Wagram
Voilà ici un artiste bien à part dans le monde de la chanson française. Un de ceux qui ont su élégamment tisser leur œuvre dans le fil de deux traditions, anglo-saxonne et française, comme avant lui Bashung, Manset et Gainsbourg. La cour des grands donc. « J’arrive à écouter Johnny Cash et Colette Magny sans penser que c’est le jour et la nuit », disait d’ailleurs Bertrand Belin récemment dans une interview.
Déjà 10 ans de carrière pour le parisien natif de Quiberon, qui nous revient donc avec un cinquième album, faisant suite au très brillant « Parcs » sorti il y a deux ans. On ressent au détour des chansons de cet artisan du beau un esprit éclairé et un gout prononcé pour le bel usage des mots, ceux de la littérature. Qu’il pratique d’ailleurs en parallèle puisqu’il a livré l’an passé son deuxième roman. Un homme de lettres donc qui nous livre ici des chansons habitées, peuplées d’instants de vie, de fantômes aussi, ceux d’un amour déchu, proches de l’autobiographie…
Avec sa voix grave, il navigue sur les sentiments, les chagrins, comme sur les éléments et la nature. C’est beau et ça mérite de s’écouter paisiblement et durablement au coin d’un feu de cheminée. Ça tombe bien, c’est la saison…
A Classer entre Manset et Murat