Jouons avec les mots
L’écriture contemporaine ne saurait se réduire à une définition, une forme, une problématique. Elle est au contraire traversée par des courants, des lignes directrices, des doutes, des questionnements.
C’est pourquoi la Salle Vasse a décidé d’ouvrir son plateau à des écrits représentatifs des multiples tendances qui parcourent le théâtre d’aujourd’hui, et, peut-être, orienteront le théâtre de demain.
Pour la deuxième année consécutive, le mois de janvier sera résolument contemporain à la Salle Vasse, avec neuf événements : littéraires, théâtraux, poétiques, musicaux, dont une de théâtre amateur, une en breton, deux versions différentes du même texte Le 20 novembre de Lars Norèn, une lecture de poésie, un tour de chant ou encore de l’improvisation.
Le 20 novembre
En novembre 2006, Sebastian Bosse, un jeune homme de dix-huit ans, se prépare à tuer le plus grand nombre d’élèves et de professeurs de l’école où il a «souffert». Il sait qu’il n’y survivra pas. Il a blessé trente personnes dans un lycée d’Emstetten en Allemagne.
Tiré de son journal intime, le texte parle d’un adolescent qui ne trouvant pas sa place dans la société et se laissant submerger par un sentiment d’humiliation décide de se venger et commet l’irréparable.
Mardi 9 janvier à 20h30
Tous gros Demain?
D’après le livre de Pierre Weill, une idée originale du Dr Guicheteau et une adaptation de Denise Guénette
Un médecin révolté a rêvé que les personnages du livre de Pierre Weill prenaient vie. La transformation des pages en pièce faite de rimes suscite une réflexion sur l’histoire de l’obésité.
Samedi 13 janvier à 20h30
Voyage en poésie de Bruxelles à Nantes
De Rimbaud à Topor en passant par Brel, Aragon, Cocteau, Cahun, Desnos, Gatti, Topor, Barbara et Valmer… Un voyage dans les mots, les syllabes, les voyelles et les consonnes de ces poètes pour qui langue française fut leur seule valise…
Leurs mots se sont moqués des frontières, des interdits, des camps, de l’exil, de la guerre …
Leurs poèmes, comme d’insolites passeports nous permettent de traverser le monde et de porter la poésie au-delà de leur propre vie, pour l’éternité…
Dimanche 14 janvier et dimanche 21 janvier à 15h
Les enfants du Chaos
D’après Le 20 novembre de Lars Norén et Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon.
Lui se prépare a commettre un attentat dans son ancien lycée. Pour se venger des violences
et du rejet dont il a souffert. Parce que ce monde ne veux pas de lui. Elle se dresse de toute sa
force contre lui, parce qu’elle connaît la violence de l’Homme de guerre et ne défend que la
vie. Radicalement différents, ces deux personnages se confrontent et remettent en cause leurs
certitudes.
Samedi 16 janvier à 20h30
OpenSpace
Dans l’histoire imaginée par Sylvain Renard, une femme entretient une relation addictive avec
un jeu similaire nommé OpenSpace. Elle s’enferme dans son bureau tout le jour. Son époux,
hostile à ce monde virtuel, se résout pourtant à créer un avatar afin de contacter son épouse
(ou plutôt l’avatar de celle-ci). Après quelques recherches, il finit par la retrouver. Il lui annonce
« qu’il est dans la pièce d’à côté, sur son ordinateur portable, que les lasagnes sont prêtes, et que
leur fils voudrait bien faire un bisou à sa maman avant de dormir. ». Voilà l’entrée en matière
de ce qui va ensuite devenir une sorte de voyage initiatique « au coeur de la virtualité ».
Cet homme va, peu à peu, se laisser envoûter par les possibilités « vertigineuses » qu’offre
OpenSpace, d’être un autre que soi. Un peu à la manière d’un comédien qui explore des rôles, il
va explorer des identités, rencontrer d’autres joueurs qui, comme lui, se laissent plus ou moins
deviner-désirer à travers leurs avatars.
Un effet de perspective artificielle enrobe cette histoire qui nous est racontée au cours d’une
émission de télévision bien nommée « Confessions » !
Jeudi 18 et vendredi 19 janvier à 20h30
PERSONA
Un appartement, quatre amis, une soirée. Pourquoi se retrouvent-ils ? Quelles relations
entretiennent-ils ? Quelles personnalités les définissent ? Les quatre comédiens ignorent les
réponses à ces questions puisqu’elles seront choisies par le public.
Le public sera ainsi le point de départ de cette pièce de théâtre créée en direct. Les comédiens
écriront alors au plateau, en utilisant ces contraintes de jeu dans un aller-retour entre passé et
présent, rêve et réalité, solitude et société.
Mercredi 24 janvier 20h30
Honorée par un petit monument de Denise Bonal
Antoine a 23 ans. Il se réveille un matin à l’hôpital. Il y a été transporté d’urgence, suite à
un accident de travail lié à l’absence de règles de sécurité dans son entreprise. On a dû lui
couper la jambe. Antoine a mal, mais il veut savoir où elle est… Il veut la revoir, lui faire ses
adieux ! Il se rebelle contre l’ordre établi et n’a qu’une seule idée en tête: faire enterrer sa
jambe amputée, qu’elle soit « honorée ». Autour de lui, c’est l’incompréhension. Une initiative
jugée comme folle, absurde, voire scandaleuse par son entourage. Il va devoir affronter cette
situation, vivre avec ce corps meurtri, cette absence, réapprendre à marcher, pour enfin espérer
avancer. Mais les premières nuits vont être agitées, et les premiers jours un voyage inévitable
vers la régression. Il n’aura d’autres ressources, pour calmer cette souffrance, cette colère et
cette injustice, que d’exhiber jusqu’à l’indécence, dans la rage et le sarcasme, le refus de sa
mutilation définitive. Il le sait, il devra impérativement se résigner, faire son deuil, s’il veut
continuer à vivre…
Vendredi 26 janvier 20h30