Echo Orange
Trois ans après la sortie d’un premier E.P en trio, l’angevin Nerlov, également membre des brillants Sheraf et San Carol, revient avec son projet VedeTT qu’il a décidé de mener seul. Un repli sur soi qui se ressent dès les premières notes de cet album sombre et mélancolique dans l’âme. Une pop noire et fataliste ou le chanteur bassiste semble avoir voulu laissé libre cours à ses profondes influences, fussent-elles des plus anciennes. Celles issues du post punk et de la cold wave, celle que prodiguaient les Cure à leur époque spleenienne du fabuleux album « Faith » et ses nappes de synthés des plus dark. L’angevin enfonce même le clou en faisant du titre « Fade Away » un hommage des plus appuyé et sans équivoque au titre « Goodbye Horses » de Q Lazzarus, morceau culte de la B.O du « Silence des agneaux ». Autant dire que le ton est donné, sans chemin détourné, en toute liberté. Celle que seul permet un album solo. Tous les ingrédients new waveux sont donc bel et bien présents ici : nappes de claviers macabres et vaporeuses, batteries métronomiques au cordeau, lignes de basses rondes et amples, tout comme l’âme de Ian Curtis, le chanteur de Joy Division, qui plane sur le chant. Et comme pour tromper son monde, le titre en français donné à l’album est celui du seul morceau chanté dans la langue de Molière, un titre qui se démarque d’ailleurs des autres et lorgne davantage vers les enfants de Daho, pop mélancolique, comme Lescop par exemple. Un album pour se faire plaisir donc à priori, mais un plaisir à partager, indéniablement après plusieurs écoutes. A l’ouest certes pas de révolution, mais beaucoup cèderont certainement doucement à cette pop nihiliste et enjouée. Rien que pour ça, et parce que je ne peux la laisser filer, VedeTT mérite votre confiance… A classer entre The Cure et Q Lazzarus