Frères et sœurs, Camy et Roby sont nés à Nantes, vivent à Lyon depuis 8 ans et jouent ensemble depuis toujours. Ensemble donc, ils ont forgé ce projet Black Lilys, avec une voix tendre, fragile et déchirée d’un côté, et des mélodies aériennes, sombres et minimalistes de l’autre.
Leur tout premier EP « Memories of a Blind Mind » sorti l’an dernier nous avait fait découvrir un duo des plus attachants et un univers très personnel. Impossible de ne pas tomber sous le charme…
Nous avons voulu en savoir plus sur ces 2 nantais exilés et les avons donc rencontrés entre deux séances de studio ou ils préparent leur très attendu premier album…
Bonjour Camy et Roby, quelques mots sur la genèse du projet Black Lillys ?
En fait, pour être francs, plus jeunes nous n’aurions jamais imaginé monter un jour sur scène ! Nous avons perdu notre mère peu de temps avant de créer Black Lilys ! Nous jouions chacun de notre côté notre instrument et cet évènement a dicté les choses assez naturellement, nous avons ressenti le besoin de nous rapprocher, et le meilleur moyen était de le faire avec notre passion commune…
Notre famille et nos amis nous ont poussés à jouer devant du monde! Au début c’était impensable car on avait l’impression d’être nus sur scène .La musique permet d’évacuer énormément, le fait de créer, d’écrire est devenu pour nous un nouveau moyen de respirer! Le partager fait que nous formons une équipe avec le public et ça c’est unique…
Un petit mot sur l’histoire du groupe, les moments marquants, les récompenses ?
La musique est devenue une échappatoire vitale. On a appris à se connaître autrement, sur scène cette fois ci et c’était formidable! On s’est reconstruit en musique !
Nous avons très vite rencontré les Studios de la Ruche, notre label. C’est aussi énormément grâce à eux que notre musique voyage d’oreille en oreille. C’est une super équipe, ils sont devenus en partie notre famille. C’est essentiel pour nous d’avancer avec eux.
> Nous avons remporté plusieurs tremplins nous permettant de jouer un peu partout en France l’année dernière, une belle expérience avec des rencontres folles.
Le terrain familial était-il propice et fertile à la musique ? Les disques entendus à la maison quand vous étiez gamins ?
On a toujours baigné dans la musique c’est vrai. Notre mère était une pianiste et guitariste particulièrement gracieuse. Ce n’était pas une professionnelle mais une grande musicienne, c’était magique et tellement plein d’émotion quand elle jouait ! C’est je pense la personne qui nous a inculqué les plus belles valeurs sur les manières de faire de la musique.
Pour ce qui est des disques, je me souviens que le weekend notre père sortait ses vieux vinyles pour nous les faire écouter. C’est sans doute ce qui nous a fait aimer la musique anglophone.
Vous êtes nantais d’origine ? A quel âge avez-vous quitté Nantes, y avez-vous gardé des attaches ?
On a grandi entre Nantes, les weekends à l’océan et les traversées de France régulières vers la montagne. Nous avons grandi entre ces différents éléments et c’est ce qui nous inspire le plus encore aujourd’hui. Nos souvenirs y sont nombreux, mais surtout à la chapelle sur Erdre ! Quand tu es enfant tu as l’impression que ton quartier c’est le monde entier ! On avait créé notre univers dans cette maison entourée de bois. Ça a été assez violent pour nous de partir je me souviens.
La scène nantaise est reconnue comme une des plus riches de France, suivez-vous l’actualité de cette scène ?
Pas tellement parce qu’on est parti très jeunes. On adore venir à Nantes c’est toujours émouvant pour nous, cette ville fait partie de notre histoire. On adore venir dans l’ouest en général car les gens ont une bonne énergie, ils sont chaleureux et doux avec nous. Nous avons joué seulement deux fois à Nantes mais on compte bien revenir vous embêter avec notre nouvel album !
Comment composez-vous ?
Cela ne dépend pas toujours de nous. C’est souvent le titre qui choisit. Il n y a pas de règle, la composition est un instant particulier. On peut être envahi plusieurs jours par une histoire tant qu’elle n’est pas figée. Notre façon de composer est souvent très imagée.
Etre frère et sœur demande plus d’exigence, non ?
Je ne crois pas ! Nous sommes assez différent c’est ce qui fait notre complémentarité d’ailleurs. On ne cherche pas forcément les mêmes choses au même moment! Il faut savoir respecter les envies et rythmes de chacun! On est par contre très exigent avec nous même ! C’est parfois dur!
Des petites chamailleries, comme dans un groupe normal ?
Comme dans un groupe de frère et sœur tu veux dire !!!! Black Lilys c’est très épanouissant pour nous, on s’amuse énormément, on fait des rencontres et on visite un tas de ville. On se chamaille mais on se dispute rarement. L’important c’est de bien communiquer…
Votre musique est très intimiste, passe-t-elle facilement le cap des grandes scènes ?
La musique s’adapte au lieu, au public et à nos ressentis du moment sur scène. Il faut l’accepter et ne pas lutter pour respecter ses titres. Quelle que soit la scène, on a souvent remarqué que le public s’adapte à l’ambiance et rentre en osmose avec nous. Ça ne marche pas l’un sans l’autre !
Avez-vous imaginé parfois renforcer le duo ? Est-ce un cap nécessaire, à l’image de The Do que vous appréciez beaucoup je crois, ou un risque pour votre équilibre ?
C’est rigolo que tu dises ça, on prépare un nouvel album avec une nouvelle personne avec nous! C’est (ou c’était donc !!), encore une surprise! On aime beaucoup The Do, on était ému de faire leur première partie au Festival de Poupet! Tous leurs albums sont différents et très riches dans les sons et les mélodies de voix transportent. Notre musique est différente sur scène. C’est certain que comme nous sommes très fusionnels et proches avec Roby, il fallait trouver la bonne personne pour Black Lilys. C’est une nouvelle page pour nous, c’est très excitant ! Promis tu le découvriras bientôt, Surprrisssse !!
Quelles sont les musiques qui actuellement vous accompagnent, vous inspirent, durant l’enregistrement ?
Actuellement dans nos oreilles il y a tellement de choses, de la musique oui mais aussi des sons. La nature est riche en sonorités. Nous sommes en enregistrement à Angoulême en pleine campagne et c’est magique tout ce qui nous entoure comme bruits. La nature est une source fourmillante d’inspiration.
Vos projets ?
Un album en 2017 avec une tournée qui suivra derrière je pense ! Des vidéos aussi, c’est important pour nous les images … Je note nos idées dans un carnet avec des dessins lorsqu’on compose et du texte pour qu’on puisse les garder !
Un passage à Nantes bientôt ?
Quand tu veux !! Programmateurs nantais, nous sommes prêts !
Propos recueillis par Laurent Charliot