Place au groove avec Bantunani qui nous invite à danser sur des beats hypnotiques et urbains. Sa voix entraînante nous porte avec des textes poignants. Il est revenu en 2016 avec un 8ème opus Groovencio.

Rencontre

Lemon : Pour commencer, décrivez nous votre style de musique.

Michel Nzau Vuanda : Je ne définis pas cela comme un style mais plutôt comme un mode de vie, celui de l’afropolitain, amoureux des belles mélodies, des rencontres et des fusions artistiques. C’est donc un style dynamique, ouvert, dont l’essence est un groove lyrique.

Comment le groupe Bantunani s’est-il formé ?

En 2006, Bantunani s’est révélé à moi, tel un souffle endormi, un besoin de rendre à la musique ce qu’elle m’avait donné. Traduire en musique l’observation d’un monde où l’Afrique semble s’effacer, dépasser les carcans « world music » dans lesquels je ne me reconnaissais pas. Voilà 10 ans que je m’évertue à rencontrer des musiciens et des ingé-sons à fédérer autour de mon groove pour dessiner une esthétique et un univers propre à Bantunani.

Quand avez-vous commencé la musique ?

On ne commence pas la musique, la musique vous porte. Elle sommeille, elle se manifeste. C’est un processus complexe de va et vient.

D’où viennent vos différentes influences et quels artistes vous ont le plus touché ?

Je suis enfant de ce siècle à la playlist ouverte.J’aime me réveiller en Nina Simone, courir avec J.Brown, traverser un Paris avec Jacques Brel, danser avec M.Jackson, fredonner avec P.Simon, embrasser avec Tracy Chapman et m’envoler avec Wagner. Mais mes influences ne sont pas que musicales j’aime chercher l’inspiration dans la philosophie et la littérature.

Vos titres sont plutôt dansants mais on sent dans les textes une volonté de faire passer un message. Pensez-vous que c’est le devoir d’un artiste d’évoquer certains sujets « sensibles » ?

La musique est un souffle qui me fait vivre sans me laisser oublier la dureté de l’existence, l’injustice, un système que je trouve toujours plus oppressant. Alors l’artiste, même solitaire, en mercenaire de la joie doit faire danser sur des mots graves et reflète son lien avec le monde et l’emporte au delà avec la danse.

8 albums sont déjà sortis, quels sont vos projets futurs ?

Je rêve d’atteindre le groove absolu. Je ne cherche pas les tubes, j’aimerais écrire un livre à travers ma musique, faire vibrer au son de ma voix des peuples séparés, des coeurs brisés, des orphelins, donner le rire aux mourants une dernière fois.

 

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