« Quand j’étais petit, j’écoutais du Michael Jackson et pourtant je ne comprenais pas un mot de ce qu’il disait mais ça me faisait vibrer. »

Il a sorti un album hommage à Frank Sinatra en reprenant ses classiques à sa manière, c’est celui-ci qu’il présentera sur la scène de Charivari début juin ! Ben L’Oncle Soul est revenu dans cette interview sur son passé musical à travers ses influences notamment.

A quel âge as-tu commencé la musique soul ?

Ben L’Oncle Soul : C’est pas vraiment quelque chose que j’ai commencé, ça a toujours été là dans le paysage musical autour de moi. Ma mère est fan de rythm & blues ! Je n’ai pas fait d’école de musique. J’ai commencé à chanter à mes 15-16 ans, je faisais du gospel et du rn’b, je faisais un peu de tout. Je me suis vraiment trouvé artistiquement quand j’ai signé en maison de disque, ça m’a mis un peu la pression ! (rires) J’ai dû monter un projet un peu plus ambitieux.

Quelles sont les valeurs de ce style de musique pour toi ?

C’est une musique qui touche le cœur des gens grâce aux vibrations. Il y a un peu une dimension spirituelle, ça a toujours transcendé le public. Je compare ça à de la peinture en comparaison aux couleurs primaires et à travers l’émotion qui peut se dégager en regardant un tableau. Sans parler du message, il y a des sentiments forts et purs dans ce style.

Dans ton dernier album, tu rends hommage à Frank Sinatra. Est-ce que sa musique t’a influencé ? Et quels sont les artistes qui t’inspirent ?

J’ai découvert Frank Sinatra très tard, je ne le connaissais pas plus jeune. Je n’ai jamais fait de jazz, je ne sais pas lire la musique, le jazz a toujours un peu été élitiste pour moi. Cette musique me touche et je souhaitais rendre un hommage tout en l’adaptant à ma manière. Des artistes comme Ella Fitzgerald ou Dinah Washington ont inspiré la soul.

Est-ce qu’un album t’a vraiment marqué ?

Il y en a pleins, Innervisions de Stevie Wonder notamment. On me pose souvent cette question et j’ai l’impression de ne jamais donner le même. (rires) Entre Ray Charles, Marvin Gaye, Stevie Wonder et Otis Redding, mon cœur balance !
Innervisions correspond bien à ce que l’on vit en ce moment. Il y a de ça 5 ans, certaines personnes me demandaient si je faisais de la soul par nostalgie. Ça parle de ségrégation raciale, d’égalité entre les peuples etc. Mais quand on voit le deuxième tour de la présidentielle française, on voit que tout ça n’est pas si loin.

Vis-tu à Los Angeles ou à Paris ?

Je suis revenu à Paris. J’étais à Los Angeles avant oui, je me suis fait pas mal d’amis dans la musique mais je n’avais pas de Green Card* donc il a fallu que je rentre !

Qu’est-ce que cela te fait d’être passé du label Motown à Blue Note Records ?

Motown est un label de prestige, c’était gratifiant d’être sur ce label mais il a fermé donc je suis parti chez Blue Note et je suis encore plus content, c’est le label de jazz noir de référence. Le pont que j’ai voulu faire entre la soul, le reggae et le jazz a été faite par sa signature. Ma musique correspond à leurs valeurs bien que ce soit un label de jazz.

Ta musique est beaucoup écoutée à l’étranger comme en Espagne ou au Brésil. Comment expliques-tu cette renommée internationale ?

La valeur de cette musique est universelle. Les paroles sont importantes mais comme je l’ai dis tout à l’heure, les vibrations font passer le message. Quand j’étais petit, j’écoutais du Michael Jackson et pourtant je ne comprenais pas un mot de ce qu’il disait mais ça me faisait vibrer. Je comprenais l’émotion par sa voix et le rythme.
Beaucoup de brésiliens m’écoutent c’est vrai, nous allons d’ailleurs faire en sorte de faire une scène là-bas. Ils n’ont plus vraiment ce style musical chez eux alors que dans les années 70 la soul était très présente. Ils avaient d’ailleurs Tim Maia qui a été comme un Blues Brothers aux Etats-Unis et côté coiffure on se ressemble beaucoup. Certains me considèrent comme sa réincarnation ! (rires)

Comment se passe ton début de tournée ?

Nous avons déjà fait quelques semaines de tournée. Les gens sont très énergiques, ils nous donnent de la force ! Nous sommes habitués des grandes tournées mais chaque soir est différent. On veut faire danser et kiffer les gens pendant 1h30.

Tu connais Ben L’oncle Rap ?

C’est un rappeur du nord de la France il me semble. Je trouve ça marrant !
Bon après si il fait trop d’argent je vais l’attaquer. (rires) Certains potes me demandent quand est-ce que je vais faire un featuring avec lui ..

Un mot pour ceux qui te verront à Charivari ?

On a 1h10 sur l’album de reprises de Frank Sinatra et 30 à 40 minutes sur mes titres phares. On ne veut décevoir personne. Le premier set est donc en anglais et après on part sur mes morceaux français.

* Green Card = carte de résident permanent aux Etats-Unis

« Under My Skin » est sorti le 4 novembre 2016 chez Mercury

Ben L’Oncle Soul
Samedi 3 juin au festival Charivari à Vertou
festival-charivari-vertou.fr

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard