Dans la cour des grands
En 2015, les deux frères toulousains apportaient un vent de fraîcheur sur la scène rap en sortant leur premier album La Cour des Grands. Bien défendu sur scène, comme aux Zeclectiques où on les a vu, le duo sudiste n’a cessé d’impressionner le public et les critiques par sa maturité et son humilité. Deux années plus tard, ils sont revenus dans les bacs avec La Vraie Vie qu’il présentaient aux Nuits Courtes le 21 octobre. Deux dates (dont une déjà complète) sont prévues à Nantes, c’est pourquoi on a souhaité les rencontrer à Fontenay Le Comte, en amont.
Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer en duo ?
Oli : Le fait qu’on soit frères, c’est quelque chose qui nous a forcé naturellement. La personne la plus proche de ma vie c’est mon frère et inversement.
Bigflo : On fait toujours tout ensemble depuis qu’on est petits. Pour la musique, c’était donc logique qu’on le fasse ensemble.
Une carrière en solo ne vous est jamais venue à l’esprit ?
Oli : Ce n’était pas envisageable dans notre famille, on nous a toujours dit « C’est tout le monde ensemble ».
Aujourd’hui, qu’est-ce que vous aimez et détestez le plus dans le rap français ?
Bigflo : J’aime quand ça parle, quand ça touche, quand il y a du fond. J’aime quand il y a de vrais propos, que ça soit fait pour essayer de changer un peu les choses. Quand c’est seulement récréatif, ça me saoule, que ce soit trop de blagues ou un son seulement pour faire bouger les gens.
Comment caractériserez-vous l’évolution entre La Cours des Grands et La Vraie Vie ?
Oli Entre les deux, il y a eu beaucoup de travail, d’expérience en plus. On a appris plein de choses, on a fait beaucoup de concerts.
Bigflo : On a grandi tout simplement, que ce soit sur la manière d’aborder nos thèmes ou la manière d’écrire.
Et à quoi ressemble la vraie vie finalement ?
Bigflo : C’est ça la vraie question. C’est ce qu’on essaie de dire dans notre album. Pour nous notre vraie vie, c’est ça, c’est les concerts, notre public et le studio. Mais c’est aussi être à Toulouse et ne rien faire devant la télé. Jouer aux vidéos avec les potes, aller dans des bars ou on se fait encore refouler, c’est aussi la vraie vie.
Vous passez toujours à Toulouse ?
Oli : Oui oui ! On y est pas souvent mais quand on y est on y est pour de bon.
Il y a eu une petite polémique avec Orelsan, l’avez-vous recroisé depuis ?
Oli : Non, on ne l’a pas recroisé.
Bigflo : Apparemment il a répondu en radio en disant qu’il ne l’avait pas mal pris. C’est ce qu’on pensait.
Qu’est-ce que vous aimez le plus en festival ?
Bigflo : C’est cool, il y a plein d’artistes que l’on peut rencontrer comme ça. On y a rencontré toutes nos idoles. On peut voir d’autres shows et il y a un petit côté « compétition » qui est sympa où tu peux prouver que tu as été meilleur que celui d’avant. (rires)
Oli : C’est le mélange de tous les gens et certaines personnes ne nous connaissent pas forcément. C’est un challenge !
En parlant de vos idoles, pouvez-vous les citer ?
Bigflo & Oli : Joeystarr, Stromae.
Oli : Des gens qui ont marqué l’histoire du rap et de la musique en général. On a beaucoup écouté IAM mais aussi Youssoupha, Sinik, Orelsan, Diam’s. Il y en a beaucoup !
Avez-vous un porte bonheur sur votre tournée ?
Oli : J’en ai beaucoup mais je les perds tout le temps.
Bigflo : Son dernier c’était une pierre. (rires)
Oli : Je l’ai toujours, c’est un petit qui me l’a offert. Et sinon lorsque je n’ai pas de montre je ne suis pas bien !
Un petit rituel avant de monter sur scène ?
Oli : On check notre équipe et on a une phrase que l’on se dit souvent.
Bigflo : « Toujours là, toujours chauds, toujours présents, toujours souriants. »
C’est l’hymne le plus nul de France mais on le dit tout le temps. (rires)
Ce n’est trop compliqué d’allier la vie d’artiste et la vie personnelle ?
Oli : Ce n’est pas facile ..
Bigflo : Que ce soit pour nos copines, pour les potes, pour la famille c’est compliqué. On a de moins en moins de temps. En tournée on a deux jours sur Toulouse par semaine. Après on ramène souvent les potes en tournée !
Oli : On essaie de vivre l’aventure à plusieurs, c’est toujours plus cool.