La metteuse en scène Anne-Laure Liégeois de la compagnie Le Festin a monté un triptyque burlesque et satirique sur le monde de l’entreprise et ses évolutions. Elle y décline trois œuvres fortes d’époques différentes. De 1967 avec la pièce de George Perec L’augmentation en passant par 1995 en reprenant le texte L’intérimaire de Rémi De Vos jusqu’à aujourd’hui avec les mots de Jacques Jouet qui a écrit Le marché.
Trois couloirs de bureau et une scénographie commune pour ces trois pièces successives qui se déroulent de manière antéchronologique. C’est Le Marché qui ouvre le spectacle. On y retrouve les codes du capitalisme de notre époque, l’économie 2.0, la surproductivité ou encore la société obnubilée par la rentabilité et les chiffres. Les acteurs en costume mais au style décontracté, interprètent avec une aisance orale une langue contaminée par les anglicismes.
Entreprise © Christophe Raynaud de Lage
La seconde partie correspond à l’adaptation du texte de Rémi De Vos : L’intérimaire. Celui-ci traite de l’intérim et du quotidien des salariés. On y retrouve une vision de la vie en entreprise, des entretiens d’embauche farfelus, des horaires à respecter à la minute près ou une pointeuse qui fait des siennes. Tous les travers du monde du travail sont ainsi traités de manière légère et drôle.
L’Augmentation clôt donc la représentation et montre que rien n’a vraiment changé depuis 50 ans. Cette pièce décrit le parcours du combattant d’un employé qui souhaite que son salaire soit revalorisé. Sa demande va alors être pleine d’embûches et d’entourloupes dans un monde où les grosses entreprises sont particulièrement impitoyables.
Entreprise offre une mise en perspective sur l’évolution du travail et ses travers grâce aux trois pièces portées par des atmosphères, des situations, des périodes et des langages différents mais qui, malgré tout, contiennent des similitudes. La pièce est interprétée par un brillant trio de comédiens : Anne Girouard, Olivier Dutilloy et Jérôme Bidaux.