Puisant son inspiration dans les archives de l’hôpital Sainte-Anne à Paris ainsi que dans l’ouvrage Ecrits Bruts (1979) de Michel Thévoz, Olivier Martin-Salvant met en voix des textes écrits par des personnes souffrants de troubles psychologiques. Entre théâtre et concert, Jacqueline, écrits d’art brut offre un spectacle hors-norme.
Jacqueline, c’est le prénom d’une jeune femme très spéciale, auteure de la majorité des textes déclamés par le comédien. Autour de cette colonne vertébrale, Olivier-Martin Salvant interprète les écrits de plusieurs personnes. Ces hommes et femmes de tous âges sont tous atteints de troubles mentaux. Les textes sont crus, détruisent le langage tout en l’inventant. Un véritable terrain de jeu pour qui aime à manier la langue de Molière.
Le comédien est accompagné du musicien et compositeur Philippe Foch. Ses mélodies rythment le texte à coups de percussion et de sonorités organiques. Sur scène, tout est question de matière. Sous sa robe sculpture, Olivier Martin-Salvant nous emmène à la rencontre de ces poètes invisibles dont les mots oscillent à la frontière du réel, de la folie et de l’inconscient. Les deux artistes nous présentent un flot ininterrompu de mots, une logorrhée poétique animée par la souffrance et la vitalité fascinante de ces écrivains anonymes. Le spectacle est vibrant et intense. Il pose une question : où se trouve la frontière entre un esprit sain et la folie ?