Depuis 1998, au début du mois de novembre, la ville de Nantes se voit envahie d’une passion, celle de la science-fiction avec Les Utopiales. Amateurs du genre et professionnels de la question se rencontreront à nouveau cette année dans un va-et-vient entre fictif et réel pour l’édition anniversaire des 20 ans du festival.
Dès l’affiche, le ton est donné. Son concepteur, Mathieu Bablet, l’a voulue évocatrice, le fait est qu’elle est à la fois vertigineuse et lucide. Il a en effet refusé, pour un thème comme « Coder / Décoder », de céder à la facilité de banals codages informatiques. Il a préféré partir sur proposition du Nantes futuriste, faite d’écologie, d’autonomie et d’héritage « julesvernien ».
Quelque part, la vocation du festival est là : faire partager au plus grand nombre l’univers de la fiction, qui devient petit à petit fiction de notre univers. Les aventures et les paysages que nous proposent les intervenants nous entraînent ailleurs à partir de détails ou d’allusions à notre propre monde. Pour qu’en même temps, ce panorama de l’inconnu nous parvienne comme beaucoup plus concret que prévu et nous replonge ainsi dans le cœur du vécu, voire du « à vivre ».
Grâce aux Utopiales, les enjeux de demain semblent plus encore les débats d’aujourd’hui : le réel est point de départ, mais peut-être aussi horizon.
Si l’homme descend du songe, cela signifie que l’Utopia devient parfois réalité.