Polak, l’un des albums rap de 2018
Mathieu Pruski a écrit ses premiers textes à l’âge de douze ans, dix ans plus tard il se retrouve en haut de l’affiche sous son nom de scène PLK. Son succès, il le doit à lui-même mais aussi à son crew le Panama Bende. ADN, sorti en 2017, les a propulsés sur les ondes et leur a permis de poursuivre leurs carrières personnelles avec plus de sérénité. Le parisien nous l’a assuré, ils reviendront avec un nouveau projet.
Depuis qu’il en a fait son métier, PLK est devenu ultra-productif en sortant trois disques en deux ans. Son dernier nommé Polak en référence à ses origines est sorti chez Panenka Music en octobre dernier, label géré par Fonky Flav’ (L’Entourage). Il est devenu disque d’or peu avant Noël pour le plus grand plaisir du jeune rappeur. Il vous le présentera en conclusion du Festival Hip Opsession en compagnie de Disiz la Peste avec qui il partagera la scène.
Polak, ton dernier projet, est très personnel. Peux-tu nous parler de son écriture ?
PLK : Je ne prévois aucun thème à l’avance, je ne sais jamais sur quoi je vais écrire. J’écoute l’instru, elle m’évoque quelque chose et à partir de là je commence à travailler l’écriture. J’ai quelques chansons à thèmes, les prods ne changent pas ou presque pas une fois que je me suis lancé dans le texte. Le contenu est en lien avec la musique, constamment.
Je ne sais pas à quoi ressemblera le prochain album, je ne me mets pas de barrière, je ne me bloque pas.
Qu’est-ce que tu penses avoir appris en travaillant sur cet album ?
Ça demande énormément de rigueur. J’avais besoin de progresser à ce niveau-là. Je pensais mettre la barre assez haute mais je me suis retrouvé avec des gars beaucoup plus impliqués que moi. Ça m’a mis une petite claque notamment dans le processus de création avec des beatmakers. Ils se concentrent sur certains détails. Avant je ne voyais pas tout ça, pour moi le rap c’était seulement de l’écriture et de la voix. Je n’imaginais pas tout ce que pouvait englober la création d’un album de rap. J’ai vraiment découvert ça avec Polak.
© Fifou
Pour évoquer Hip Opsession, tu vas partager l’affiche avec Disiz La Peste. Est-ce qu’il fait partie de ces rappeurs que tu écoutais dans ta jeunesse ?
Oui comme tout le monde mais je n’étais pas un fan inconditionnel, je ne connais pas tous ces morceaux. Après je connais forcément ses classiques. C’est un honneur pour moi de partager la scène avec lui.
Quels rappeurs ont eu une influence sur toi ?
J’écoutais énormément Salif plus jeune. Et puis, comme je suis de 1997, j’ai suivi de près la carrière de la Sexion d’Assaut du moins leurs premiers projets. Ça rappait vraiment bien et j’adorais cet aspect « collectif ». Après, j’ai forcément écouté Rohff ou Booba, les plus gros. J’étais vraiment ouvert à tout type de rap tout comme aujourd’hui. Le rap, c’est avant tout une passion pour moi donc je suis très ouvert à tout ce qui sort, je ne suis fan de personne en particulier. Il m’arrive d’écouter des mecs qui ne sont pas connus mais qui font des trucs sympas. Après il y a des styles de rap que j’aime moins que d’autres mais c’est normal.
Penses-tu qu’un décalage s’est créé entre les précurseurs et la nouvelle vague ?
Je ne pense pas. Tout récemment, Booba a sorti « Madrina » avec Maes qui n’a que 23 ans, c’est un exemple, il y a plein d’histoires comme ça. Pour moi, le public créé involontairement cette barrière mais de notre côté, nous ne le ressentons pas. Les anciens sont plus forts que nous, ils ont beaucoup de choses à nous apprendre, à nous de les prendre ! La cassure n’existe pas, ce n’est qu’une image.
As-tu eu la chance de rencontrer des rappeurs importants à tes yeux ?
Oui, beaucoup ! J’ai côtoyé des mecs que j’écoutais quand j’étais plus jeune. J’ai parlé avec Rim’K ou d’autres, ça me fait plaisir que des gars comme ça connaissent mon travail et l’apprécie. C’est vraiment un honneur. C’est comme un petit qui regarde le foot et qui finira sur le terrain plus tard.
Pourrais-tu citer un rappeur old school avec tu rêverais de collaborer ?
Salif évidemment mais il a totalement arrêté le rap. Il ne veut plus en entendre parler. Il a bien fait d’ailleurs, il est parti comme une légende.
Dans les rêves ultimes, je dirais 50 Cent, je l’ai beaucoup écouté étant jeune.
L’album qui t’a le plus marqué ?
Curriculum Vital de Salif sans aucun doute ! Pour moi, c’est la crème de la crème.
Revenons sur ta future soirée nantaise. Selon toi, quel serait votre principal point commun avec Disiz ?
La sincérité.
Je le sens très sincère dans ses textes, dans ses discours et dans l’image qu’il montre de lui. Je pense l’être aussi.
Tu es déjà venu à Stereolux avec le Panama Bende. Quel mot caractériserait le mieux Nantes pour toi ?
Ça va être cliché mais les canaris ! (rires)
C’est une ville que j’aime bien, c’est cool d’y revenir !