La musique, au cœur de nos vies

Depuis 2007, Emmanuel Piet et ses camarades ont repris le Salon du Disque qui était anciennement présent au Parc des Expositions. Installés pendant 10 ans à la Trocardière, ils ont été contraints de quitter les lieux pour l’édition 2018 qui se déroulera les 24 et 25 novembre prochains. Le Salon reprendra donc ses droits à … la Beaujoire, un mal pour un bien finalement. Ce come-back est à l’image du monde du vinyle, plein de bonnes nouvelles. Les puristes côtoient les néophytes depuis quelques années avec le regain du marché de la galette noire. Les artistes actuels sont en majeure partie présents dans les bacs des disquaires et revendeurs, signe encourageant pour l’industrie musicale et le maintien du marché dit « physique ».

 

Les salons ne sont pas morts, les vinyles non plus

Emmanuel Piet a répondu à nos questions afin de nous présenter plus précisément ce salon désormais bien implanté et reconnu dans l’hexagone.

Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer le salon du disque nantais? Et avec quels moyens initiaux ?

A la base nous sommes juste une association de donneurs de sang à Rezé qui organisait un vide-greniers. Comme j’achète beaucoup de disques et que le salon du disque de la Beaujoire n’existait plus, plusieurs disquaires m’ont insufflé l’idée d’en créer un nouveau. La halle de la Trocardière était le lieu idéal pour ce genre d’événement.

Vous déménagez au Parc des Expositions en 2018, qu’est-ce qui vous a contraint à quitter la Trocardière ? Quels sont les points positifs, pour vous, de ce nouveau lieu ?

La Ville de Rezé nous a annoncé brusquement la fermeture de la Trocardière pour la transformer en salle de sport. Nous étions inquiets car nous tenions à conserver les mêmes dates pour notre prochain salon pour rester en harmonie avec les autres grands salons européens. Venir à la Beaujoire, c’est déjà un retour aux sources puisque les tous premiers salons étaient organisés ici. C’est un lieu connu, même en dehors de Nantes, bien desservi par les transports en commun, et les nombreux parkings permettront d’accueillir les visiteurs du grand Ouest.

Depuis quelques temps, le vinyle retrouve des couleurs, cela a-t-il influé sur la fréquentation du salon ?

Quand nous avions repris le Salon en 2007, le marché du disque était encore en crise et le salon n’intéressait que les grands collectionneurs et les nostalgiques. A partir de 2014 la fréquentation a connu un véritable bond. Le profil des visiteurs a rajeuni, certains viennent en famille. On ne s’attendait pas à une telle évolution. C’est un phénomène de société même si les supports numériques, le streaming et le mp3, dominent toujours largement le marché.

Comment vivez-vous ce renouveau et la marchandisation qui l’entoure ? Certains puristes s’en agacent-ils ?

Je considère cela comme une bonne nouvelle. Cela fait plaisir de voir à nouveau des vinyles dans les commerces. Les puristes jugeront toujours sur la qualité des rééditions ou des techniques d’enregistrements, mais c’est normal, ils veillent à ce que la musique soit bien restituée.

Pour cette nouvelle édition, quelles nationalités de disquaires seront représentées ?

Il y aura des disquaires allemands, espagnols, belges et hollandais. Il y a aura également un stand irlandais qui proposera du garage-rock et du rockabilly.

Combien de disquaires locaux participeront ?

Une quinzaine environ, des professionnels et des particuliers qui ont de grosses collections.

Chaque année, vous mettez en place des activités tout au long du weekend. A quoi peut-on s’attendre pour ce nouveau salon ?

Le rock nantais sera particulièrement à l’honneur cette fois-ci, avec l’ex guitariste du groupe Téquila Philippe Ménard. Le groupe Cachemire viendra dédicacer son deuxième album et Laurent Charliot présentera son dernier ouvrage consacré à l’histoire du rock nantais. N’oublions pas la présence de Philippe Manœuvre, qui est devenu un inconditionnel du salon.

Certains néophytes n’osent pas pénétrer dans cet univers par peur de paraître « inculte ». Qu’aimeriez-vous leur dire ?

Je leur dirai de ne pas hésiter de poser des questions aux disquaires mais aussi aux habitués du salon. Tous adorent partager leur passion et sont de bon conseil.

Plus personnellement, quel a été votre dernier achat vinyle ?

Les rééditions vinyle des premiers albums des Flaming Lips. Je les avais déjà en CD mais en vinyle ça a plus de classe.

 

Ils exposent

Après le 33, place au 44 Tours

Un nouveau format ne verra pas le jour mais une nouvelle boutique nantaise est en train de se monter. Hélène et Arthur se lancent dans l’aventure, entre rêve et passion. 44 Tours débarquera à Nantes dans quelques mois, le lieu est encore tenu secret ! On a souhaité s’entretenir avec ses jeunes fondateurs.

Que pouvez-vous nous dire sur le concept que proposera 44 Tours ?

L’idée c’est d’en faire un un lieu de vie, un endroit où tu peux passer boire un café ou une bière dans une ambiance musicale soignée sans qu’on vienne te mettre la pression pour consommer à nouveau. Un endroit où tu viens découvrir de nouveaux sons, partager les tiens derrière les platines ou simplement rencontrer d’autres passionnés, tes voisins, tes potos, et pleins de nouvelles têtes ! En fait on voulait répondre à une grande interrogation qu’on s’est depuis longtemps posée: quel serait le concept idéal centré autour des musiques électroniques, en journée ?
44 Tours est la réponse qu’on a trouvée naturellement. Disquaire spécialisé, open platines, et bonne bibine!

A quelle période pensez-vous ouvrir votre shop ?

On est en plein dans les travaux là. Ouverture février 2019 !44 Tours

On ne s’improvise pas disquaire du jour au lendemain, quand est née cette idée ?

Pour Arthur c’est un rêve de gosse. Il a toujours voulu tenir sa boutique, il y a 15 ans il s’imaginait vendre des guitares et des amplis (coeur de rockeur) et puis il s’est pris une gifle en découvrant les musiques électroniques et a commencé à collectionner tout ce qui sortait de manière compulsive. Pour Hélène, la musique au sens professionnel c’est un monde qu’elle connait bien puisqu’elle y a travaillé en tant que tourneuse avant de filer dans l’organisation de concerts et d’événements plus culturels entre Paris et New-York. Arthur, a finalement fait ses classes dans la production musicale à Paris pour une maison de disques spécialisée en world/jazz/classique. La musique est l’élément qui nous a fait nous rencontrer il y a 10 ans. On s’échangeait déjà plein de sons à l’époque, on digguait énormément à deux. En voyageant l’idée du bistrot/vinyl shop nous est venue, c’était il y a 3 ans. Et puis à notre retour, on a commencé par raviver le réseau, racheter des collections, prendre contacts avec les distributeurs qu’on affectionne etc.

Depuis quelques années, le vinyle revient un peu à la mode. On peut aujourd’hui retrouver un panel de musique actuel dans les bacs. Peut-on affirmer que la jeunesse se réapproprie cet univers ou est-ce encore trop tôt ?

Bien sûr elle se l’approprie. Il y a plusieurs facteurs à cela. On ne va pas vous faire le grand discours du revers de la dématérialisation et du retour au « toucher ». Tout cela est vrai bien sûr, mais en ce qui concerne nos styles de prédilection (house/deep/techno/electro/micro) le vinyle en a toujours été le support roi, avec ou sans cela. Ces musiques ont le vent en poupe auprès des jeunes générations. Tant mieux car elles sont également de plus en plus recherchées et les producteurs de plus en plus talentueux. Cela dit, nos disques proviennent à 100% de labels indépendants, ceux-là même qui ne représentent qu’une infime partie des chiffres de ventes, la frénésie du disque telle qu’on la voit partout est donc à prendre avec des pincettes dès lors qu’on s’intéresse à un genre musical de niche et non au catalogue des grandes majors.

Vous souvenez-vous du premier vinyle que vous avez acheté ? Quel âge aviez-vous ?

Hélène : J’avais 22 ans, c’était un vinyle de Linton Kwesi Johnson trouvé à Rotterdam. Un de mes premiers jobs était de faire tourner LKJ en Europe, alors j’étais contente de commencer ma collection par là.

Arthur : Je me souviens avoir été choyé musicalement par mes parents. Mon père était plutôt rock (Dire Straits, Toto) alors que ma mère écoutait pas mal de musiques soul, électro, et pop. J’ai donc commencé ma collection par deux disques que je connaissais déjà grâce à eux: Fleetwood Mac – Rumours et St Germain – Boulevard.

Quel disque conseillerez-vous à nos lecteurs pour lire tranquillement le nouveau Lemon?

Le superbe triple album sorti sur Studio Barnhus ce mois-ci, regroupant tous les artistes du label et leurs amis. Axel Boman, Baba Stiltz, Kornel Kovacs. La crème de la house et de l’électro suédoise. Classe, finesse et couleurs !

Le Bar à Disques

Tous les nantais amateurs de vinyles ont déjà croisé Christian sur une brocante ou lors d’un événement comme le mois dernier à la Saperie. Il ne se fixe aucune contrainte et vend ses disques à la fois dans des lieux éphémères, sur le web ou même dans des bars. Il vous proposera environ 2500 vinyles sur le salon dans des styles diverses.
Son disque emblématique : Marvin Gaye – What’s going on

Sa pochette préférée : Joy Division – Unknown pleasures (et celles du Label Factory globalement)

joy division unknown pleasures

Le Disquaire du Dimanche

Simples et modernes, ces cadres pour 45 et 33 tours sauront mettre ainsi en valeur ces pochettes dans votre intérieur. Retrouvez un vaste choix de pochettes 45T et 33T sous cadres noirs (ou dorés pour les 45T). Toutes les demandes (ou presque) peuvent être acceptées en prenant en compte le délai de conception. Bowie, MJ, Prince, Boney M, Rolling Stones, 2Pac, NTM, Nirvana, Kendrick Lamar, Angèle, Chris … Les prix de base sont à 15 euros (pour les 45T) ou 35 euros (pour les 33T) mais cela peut évoluer selon la rareté de la cover désirée.

S’ajoutent à ces cadres, quelques vinyles neufs uniquement.

Disquaire du Dimanche

 

Le Salon du disque
Samedi 24 (10h-19h) et dimanche 25 novembre (10h-18h)
Parc des Expositions de la Beaujoire
salondudisque.net

salon du disque parc des expositions nantes