Sôra, future numéro 1 ?

Découverte il y a peu grâce au label Kistuné, Sôra a continué de nous convaincre avec la parution de son 4 titres Number One. « Lifestorm » mais aussi la collaboration de la chanteuse avec Uppermost sur « Step by step » en 2017 laissaient augurer un beau début de carrière pour ce binôme novateur et cet EP l’a confirmé. Julia et Clément semblent avoir trouvé leur voie, laissons-les poursuivre dans ce sens et profitons de ce premier projet. Rencontre avec la partie féminine du binôme qui tournera cette année à Paris et en province.

 

Présente-nous le projet Sôra, de sa naissance à la sortie de l’EP Number One disponible depuis le 23 novembre dernier.

Sôra, c’était mon nom d’artiste avant même de commencer le projet actuel avec mon binôme. J’étais chanteuse dans un groupe avec qui nous avions enregistré un EP. C’est lors de cet enregistrement que j’ai rencontré Clément, mon super ingé-son et producteur qui est devenu mon fameux binôme sur ce nouveau projet. On s’est rencontré via ce groupe et ça a tout de suite matché. Il a voulu savoir assez rapidement si je faisais de la musique de mon côté. Je lui ai envoyé quelques maquettes et deux jours après il m’a rappelé pour que l’on se revoit. C’était il y a un peu plus d’un an, on a bien avancé en peu de temps finalement. Notre fonctionnement permet cela, j’ai pas mal de liberté, je travaille de chez moi. Et ensuite, on retravaille l’ensemble en studio tous les deux.

Le terme néo-soul est souvent associé à votre musique, est-ce que cela la caractérise bien selon toi ?

Honnêtement, je ne pense pas. Néo-soul, c’est un peu restreint par rapport à tout ce côté hybride que l’on essaie de faire ressortir dans notre musique. Il y a forcément des influences soul mais il y a aussi beaucoup d’autres styles qui sont abordés. Pour moi, c’est du R’n’b moderne. Toutes les musiques se doivent d’être hybrides dorénavant, les meilleurs artistes attitrés à tel ou tel style s’étant déjà montrés par le passé. Nous sommes tous à la recherche de quelque chose de novateur, proche de nous et moins spécifique donc. Un vaste mélange de ce qui nous inspire en fait.

Vous avez déjà fait plusieurs scènes parisiennes comme le Pop Up, le Hasard Ludique ou même la Bellevilloise. Que retiens-tu de ces premières expériences live avec ton binôme ?

J’avais déjà eu quelques expériences live donc cela ne m’a pas trop posé de problème en matière de stress et puis je suis quelqu’un d’assez extraverti. Je me sens plutôt proche des gens, ça m’aide beaucoup ! Après il y a de bonnes et de mauvaises choses, il faut seulement en prendre conscience pour avancer.
A Paris, le public est assez exigeant, il faut parfois les motiver. Et puis ça dépend de l’heure à laquelle on joue, on ne vivra pas le même concert si l’on monte sur scène pendant l’apéro ou à 22h quand les gens commencent à être un peu plus chauds ! (rires) Quoi qu’il en soit, il faut donner un maximum d’énergie pour convaincre et tenir en haleine le public qui ne te connaît pas forcément.

Comment as-tu vécu la sortie de ce premier EP, quels ont été les premiers retours ?

L’EP a tourné sur plusieurs playlists, c’est vraiment une bonne nouvelle. On ne pensait pas qu’il prendrait autant de place sur les plateformes. Pour nous, cet EP était un peu un test. Ça nous a permis de savoir si l’on arrivait à bosser ensemble, si l’on obtenait ce que l’on espérait au départ. C’était pour nous donner une direction, partir à 200% sur ça ou passer à autre chose. Le test est réussi donc on va continuer dans cette voie ! On se sent hyper bien entourés que ce soit lui ou moi et puis on s’est vraiment éclaté, on s’est senti créatifs.

L’an dernier, tu as collaboré avec Uppermost sur le son « Step by step ». Comment s’est passée cette rencontre artistique ?

Mon manager travaille avec Uppermost, ils sont très proches. C’est un artiste qui a l’habitude de faire des feats. A ce moment-là, je venais tout juste de lancer mon projet avec Clément. Mon manager m’a proposé de travailler avec Uppermost pour me tester, me mettre dans le bain, acquérir un peu d’expérience en quelque sorte. De son côté, il était en construction de son nouvel album, c’est arrivé au bon moment. Il avait besoin d’une voix et c’est tombé sur moi, c’est vraiment cool ! Je n’avais aucune pression, j’ai écrit mon texte et choisi la mélodie. A partir du moment où j’ai cette liberté, je ne peux qu’être satisfaite.

Quels artistes pourrais-tu citer dans tes influences modernes ?

Aujourd’hui, j’écoute pas mal de sons jazzy, des choses plutôt « underground ». Je ne suis pas quelqu’un qui écoute beaucoup de mainstream.
Je peux tout de même citer Erykah Badu qui est pour moi la reine. Après en ce moment, je suis pas mal Charlotte Dos Santos, j’adore son côté soul avec sa touche moderne. J’aime beaucoup Phony Ppl également, c’est de la black music américaine. On retrouve toujours une influence un peu jazz dans les artistes que j’ai cité.
Quand j’étais plus jeune, j’écoutais des grandes stars mondiales comme les Destiny’s Child, Justin Timberlake, Beyoncé, Pharrell Williams …
Je pense que mes influences passées et modernes se retrouvent dans ce que je fais maintenant. Je suis dans une phase où j’essaie de faire le lien entre ces deux parties.

 

Sôra – « Number One »
Sorti le 23 novembre chez Colligence Records

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard