Afin d’en savoir un peu plus sur le festival « The Town, a Danspace » qui se déroule du 16 au 19 juin sur l’île de Nantes, nous avons rencontré Elfie Charles de 1.5 et Elise Glory de l’Atelier Bahiaa, toutes deux organisatrices de l’événement avec le colletcif The Town.

 

Lemon : Comment cette édition a vu le jour ?

Elise Glory (Atelier Bahiaa) : L’idée vient du fait que j’ai passé mon diplôme d’architecte avec un projet de scène nomade pour du hip hop. En plus de la scène, j’avais imaginé tout un festival. C’est une réflexion que je mène depuis maintenant 3 ans, depuis ma première année de master et c’est en rencontrant Sofian Jouini (collectif « The Town »), lors de mon diplôme, que lui comme moi nous sommes rendu compte que nous portions notre intérêt sur le rapport entre le corps et l’espace, à travers nos domaines respectifs, et qu’il serait bon d’expérimenter ces recherches ensembles. J’avais déjà les intentions de montrer les relations qui seraient bon de pousser encore plus entre l’espace et la danse. Dans cette optique, on s’est rencontré avec « 1.5 » et « The Town ». On s’est donc dit qu’on allait allier toutes nos compétences. On s’est lancé dans ce projet sans trop se douter de la charge de travail (rires). Malgré le peu de temps on a réussi à monter quelque chose d’assez pertinent.

Elfie Charles (1.5) : 1.5 est une association de danse hip hop et « The Town » est un collectif qui rassemble les danseurs hip hop de Nantes. Avec « 1.5 » on est actifs depuis 2012, on faisait déjà pas mal d’évènements. Ce projet est tombé au bon moment car on avait envie de monter un projet de festival.

 

Quand ce projet a-t-il été lancé ?

E.G : En soit, on a vraiment commencé à travailler dessus en avril mais les idées, le concept et le programme été déjà actés depuis décembre où on a eu davantage un travail de réflexion autour de la danse et de l’architecture. C’est après qu’on a contacté nos futurs partenaires, DJ’s, lieux qui nous accueilleraient …

 

Comment avez-vous trouvé vos partenaires et en quoi consiste globalement le projet ?

E.G : On a réussi à soulever pas mal les acteurs du quartier de la création pour que chacun puisse nous aider que ce soit Epalia pour les palettes, Les Ecossolies ou l’Atelier du Retz-Emploi pour la scénographie de la « Block Party », l’école d’architecture pour les lieux d’exposition…
L’architecture, c’est un peu ce qui manque au hip hop pour être un art complet. Il y a l’art pictural, les danses, les musiques, le style vestimentaire, l’attitude, le langage avec le rap.
L’identité est très forte dans tous les domaines sauf en architecture.

E.C : L’évènement se déroule sur 4 jours, tout est gratuit car on voulait que ce soit accessible au plus grand nombre. Les associations partenaires nous aident beaucoup, on fonctionne principalement sur la base du bénévolat. Avec 1.5 on a signé une convention avec l’ENSA (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture) depuis deux ans, permettant aux danseurs de s’entrainer deux fois par semaine dans l’école. Ils ont pu nous mettre à disposition des espaces de l’école, pour l’exposition notamment.

 

Quels sont les évènements phares du festival ?

E.G : Le programme est assez large, on traite de la relation avec l’architecture lors des expos.
La « Balade Urbaine » est elle aussi traitée sous les deux angles, elle traversera l’île de Nantes. Les mouvements des danseurs correspondront à l’espace ou du moins changeront en fonction du lieu. Cela permettra de dévoiler tous les styles de la danse hip hop et d’effectuer une transition avec l’expo photo et la soirée d’ouverture. Le skate aura aussi sa place dans cette balade.
La « Block Party » est le clin d’œil aux Block Party de New-York. On va suivre les mêmes règles pour l’installation, on investit le lieu. Ce sera libre d’accès, il y aura des graffeurs, des danseurs, des créateurs … Avec très peu de moyens nous allons tenter de mettre en valeur la philosophie de la Block Party, à travers l’appropriation de la rue de la Guyane. On investit le lieu en terme spatial et musical. Il y aura également, le dimanche, des ateliers de beatbox, de djing, de danse gratuits également.

L’architecture n’est pas traitée que lors de l’Expo et de la « Balade urbaine ». Ce sont les événements de la programmation où le lien paraît le plus évident mais la scénographie qui est une branche de l’architecture agrémente tout le festival, notamment pour la « Block Party ».
Le but étant de casser les stéréotypes et d’ouvrir la culture hip hop à tout le monde, on ne veut pas que ce festival soit mono-orienté vers les jeunes danseurs hip hop de la région. On propose donc à un large public de venir découvrir la culture hip hop des origines à aujourd’hui, ce n’est donc pas juste du breakdance.

E.C : La « Conférence Dansée » le vendredi soir avec « O’Trip House » qui est un collectif de danseurs pionniers de la House dance en France. C’est une conférence qui explique les origines de la House music et de la House dance. Ils sont 6 danseurs à intervenir dont un DJ, ils développeront notamment l’avènement de la danse dans les clubs.

La « Session Freestyle » permettra à tout le monde de danser, on passe de la musique et chacun est invité à participer quelque soit les niveaux, les âges ou les styles. C’est l’occasion d’échanger également avec d’autres danseurs.

Pour les soirées, il y aura la soirée d’ouverture à la Cantine du Voyage à Nantes, l’after de la « conférence dansée » à l’Insula et l’after de la « Block Party » au Kiosko.

 

Avez-vous voulu valoriser les acteurs locaux dans ce festival ?

E.G : Côté partenaires on a vraiment fait en sorte de rester autour du quartier de la création. L’évènement est fait avec eux mais également pour eux.

E.C : On veut valoriser Nantes mais également la région dans son ensemble. On fait venir des danseurs de Rennes, d’Angers, de Lorient…on a mobilisé tout notre réseau.

 

Comment avez-vous convaincu les nombreux artistes de participer à « The Town, a Danspace » ?

E.C : On a un très bon réseau avec l’association et personnellement je suis passionnée par la culture hip hop, cela fait plus de 10 ans que je fréquente ce milieu, donc c’est venu assez naturellement.

 

Pour conclure, avez-vous un coup de cœur ?

E.G : La « Balade Urbaine » ouvre une bonne réflexion sur le thème du festival. Cela va changer et ça permet de brasser tous les styles présents. C’est peut-être l’évènement qui rassemblera le plus. Chaque évènement du festival a sa propre identité.

E.C: La « Conférence Dansée », la « Balade Urbaine » et la « Block Party » !

 

Facebook & Twitter
Site web

© photo : Lucas Perrigot