C’est dans un récital de chansons bretonnes que François Morel se lance, sur les textes d’une poète tombé dans l’oubli.

Acteur, metteur en scène, humoriste, essayiste, chroniqueur et même chanteur ! Voilà le palmarès de François Morel dont on ne présente plus la carrière, de ses flamboyants débuts dans la troupe « Les Deschiens » à son premier Molière en 2019 pour son spectacle hommage à Raymond Devos : « J’ai des doutes ». Mais c’est à un personnage bien moins célèbre que Morel rend grâce dans son nouveau tour de scène « Tous les marins sont des chanteurs ». C’est au hasard d’un vide-greniers à Saint-Lunaire qu’il découvre une brochure de 184 pages intitulé « La Cancalaise », un recueil dans lequel figure 12 chansons d’un certain Yves-Marie Le Guilvinec. Cet auteur-compositeur-interprète breton connaitra de son vivant un succès aussi grand que son contemporain, le bien plus célèbre auteur de « La Paimpolaise » Théodore Botrel. Mais ce dernier, antidreyfusard, antisémite et n’ayant jamais été en mer verra Guilvinec comme un rival, lui le marin professionnel marié à une métisse et admirateur de la Commune de Paris. Après avoir été poussé dans l’oubli, il mourra en mer et ne sera jamais retrouvé. Mais ça, c’était avant la renaissance qu’accorde François Morel à ce marin malchanceux. Accompagné d’Antoine Sahler au piano et sur des textes de Gérard Mordillat, il nous entraîne sur les mers pour nous faire vivre cette biographie pleine d’humanité, de rythme et de poésie. Un tableau à l’image de son créateur, passé maître dans l’art de nous conter le quotidien avec ses mots si simples, tendres, joyeux et graves à la fois.

Tous les marins sont des chanteurs
Mardi 3 mai 2022
Le Champilambart