Il joue son spectacle en 4 langues, à Nantes il privilégiera le français ne vous inquiétez pas. Sugar Sammy a vécu au Québec une grande partie de sa vie, il n’est arrivé en France que très récemment. Cela lui a permis de nous étudier en profondeur, vous le verrez par vous-même !
Depuis combien de temps montes-tu sur scène ?
J’ai commencé il y a 22 ans précisément, j’avais 19 ans. J’ai galéré une bonne dizaine d’année, ça m’a pris du temps d’apprendre le métier. Il a fallut que je trouve ma voie, ma façon d’écrire et que je me perfectionne chaque jour.
J’ai débuté du côté anglophone au canada, je suis plus anglophone à la base. Il n’y a pas de cours de théâtre comme en France. On apprend de nos erreurs et on avance comme ça.
As-tu toujours privilégié l’improvisation ?
Non, c’est plutôt récent en fait. J’ai développé ça pendant des années et puis ce n’est qu’une petite partie de mon spectacle. C’est la seule chose que je diffuse en ligne car la base des blagues c’est de ne pas connaître la chute. Ça donne un aperçu du spectacle, ce sont des passages qui n’existeront qu’une fois. Je n’aime pas que les gens me disent « Je connaissais déjà ce sketch » donc j’ai trouvé cette alternative pour promouvoir mes spectacles.
Qu’est-ce que tu aimes dans le stand-up ?
C’est très cru, très conversationnel, il n’y a pas besoin d’une grosse mise en scène, d’une grosse équipe. Je n’ai pas de co-auteur, j’écris mes textes tout seul. Et sur la scène, il n’y a rien de planifier, je parle avec les spectateurs quand je le veux. Il y a les vannes de base et l’improvisation fait le reste. C’est du feeling, je veux rester « vrai » un maximum.
T’es-tu inspiré d’humoristes en particuliers ?
J’ai toujours adoré le stand-up américain, ça a bercé ma jeunesse. Les afro-américains Eddy Murphy, Chris Rock, Martin Lawrence et bien d’autres m’ont beaucoup inspirés. Ils avaient l’art de parler de leur culture, ils étaient en « marge » de la société mais ils touchaient beaucoup de gens. Je m’identifiais beaucoup à ça car j’ai grandi dans un quartier défavorisé multi-culturel. Mes parents ont immigré au Canada et moi j’y suis né, comme beaucoup d’enfants de mon quartier.
Est-ce pour cette raison que tu as décidé de jouer ton spectacle en plusieurs langues ?
Oui en partie, en fait ça a été très naturel pour moi. Je parle l’anglais, le français, l’hindi et le punjabi donc je me suis dit que cela pouvait être intéressant d’essayer d’ouvrir plus de portes. Ce n’est pas quelque chose que j’ai décidé, c’est venu petit à petit.
Je suis allé jouer deux fois en Inde, c’était vraiment cool. Pour moi c’est important d’essayer autant de villes que possible !
Modifies-tu complètement ton spectacle en fonction du pays où tu le joues ?
J’essaie de l’adapter oui. En France, c’est particulier, ça fait un an et demi que je vis ici donc je vous observe et je vous subis. (rires) Ça aide, je m’imprègne, je suis dans la recherche au quotidien. C’est très important, ça alimente mon spectacle, je peux parler des spectateurs qui sont en face de moi, ça les touche davantage.
Comment vis-tu ce succès ?
Tout est arrivé tranquillement, ça n’a pas été un choc. Je me suis amusé à chaque moment, je le vis comme un don d’avoir cette opportunité. Aujourd’hui, je le vis encore comme ça. Ce qui m’apaise le plus, c’est le fait de ne pas avoir besoin de faire un autre travail, je n’ai qu’à monter sur scène et faire ce que j’aime.
Quels sujets privilégies-tu dans ton spectacle ?
C’est un survol assez intense de la France et de moi-même. Je parle de terrorisme, de gastronomie, de la culture française, des comportements hommes-femmes, de votre façon de parler, des valeurs, de politique aussi, du français au travail … C’est vraiment une observation complète.
Le public français est-il vraiment différent du public québecois ?
Oui enfin surtout le public parisien ! C’est le public le plus exigeant devant lequel j’ai joué et pourtant j’ai joué dans de nombreux pays. Si tu arrives à jouer là-bas, tu es capable de jouer n’importe où ! J’ai fait 4 mois à Paris en résidence et je peux te dire que ma tournée américaine était vraiment plus facile à côté. (rires)