Alela Diane à Stereolux
Découverte il y a un peu plus de 10 ans, l’américaine Alela Diane revient en France pour présenter son nouvel album Cusp où la naissance de sa seconde fille prend une place importante. On y retrouve une folk nue où le piano et la guitare accompagnent sa voix vibrante. Si vous avez aimé ses précédents projets, cet opus sensible vous plaira également.
Qu’est-ce que représente Cusp pour vous ?
Le mot « Cusp » a plusieurs significations, c’est ce qui se ressent dans l’ensemble des chansons de l’album. Premièrement, en astrologie, « cusp » est le mot utilisé pour décrire le jour où le signe change. Je suis née le 20 avril, c’est le jour de transition entre le Bélier et le Taureau. C’est aussi un mot qui signifie un espace « entre-deux » comme un seuil ou un bord. Pour moi, « Cusp » décrit la fin de la grossesse ou plutôt l’accouchement. Lorsqu’un enfant n’est pas encore mis au monde mais qu’il n’est plus, non plus, dans son monde mystérieux qu’il a connu pendant 9 mois. C’est vraiment une référence à la naissance de ma seconde fille qui est née prématurément, en urgence. Je me suis retrouvé entre la vie et la mort.
Parlez-nous du titre « Émigré » et du clip qui l’accompagne.
J’ai écris « Émigré » pour parler de la crise internationale des migrants. C’est inspiré de la tragique photographie du petit syrien, Alan Kurdi, retrouvé sur les côtes turques. Ma fille a le même âge que lui, je me devais de chanter quelque chose à propos de cette tragédie. Personne ne doit risquer sa vie ou la vie de son enfant pour être en sécurité, être libre. Le clip montre ma jeune fille, c’est une vidéo simple tournée dans notre maison. Je voulais faire passer ce message : « Alan aurait pu être n’importe quel enfant ».
Selon vous, qu’est-ce qui plaît dans votre répertoire musical ?
Lorsque les gens viennent me parler après les concerts, ils évoquent à chaque fois mon honnêteté. Ils apprécient que mes chansons viennent du cœur, ça les touche.
Qu’est-ce qui vous chagrine dans la société actuelle ? Et à l’inverse où trouvez-vous de l’espoir ?
Il y a beaucoup de problèmes dans le monde actuel. Par où commencer ?
Les nouvelles sont tout le temps tristes. Je suis désespérée par le fait que Donald Trump soit notre président. C’est une tragédie. J’espère et je crois que les futures générations seront différentes. Les enfants nés aujourd’hui feront de la planète un plus bel endroit.
Que souhaiteriez-vous dire à votre public français et aux nantais qui viendront vous voir en avril ?
Je suis déjà venue jouer à Nantes et j’espérais vraiment y revenir. J’apprécie sincèrement le public français, j’ai toujours hâte de revenir en France. J’ai envie de chanter encore et encore pour eux.
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