« Somewhere over the rainboooow », chantait Judy Garland à 16 ans.

Durant le tournage du Magicien d’Oz, le patron de la MGM, un des mythiques studios hollywoodiens, faisait asseoir la petite Judy mimi sur ses genoux, pendant qu’elle chantait. Et au moment de sortir la note aiguë, hop ! Il posait ses mains sur les seins de la jeune actrice. Judy est devenue une star, et « Over the rainbow » a remporté l’oscar de la meilleure chanson en 1940. Une chanson qui raconte le désir de s’échapper du « désordre sans espoir » de cette vie vers un nouveau monde plein de couleurs « par-delà l’arc-en-ciel ». Cette triste histoire a été rendue publique grâce à une autobiographie inachevée de Judy, morte droguée et alcoolique à 47 ans. Judy, qui n’a jamais su ce qu’il y avait de l’autre côté de l’arc-en-ciel, les mots de son calvaire restés trop longtemps coincés dans sa gorge.

80 ans plus tard.

Le monde change.

Vous l’entendez bruisser tout autour du monde ?

La parole.

Les mots.

Les mots des femmes qui n’étaient qu’un timide ruisseau forment depuis 2018 et l’apparition du #metoo un véritable torrent.

Les femmes PARLENT.

Adèle Haenel, Sarah Abitbol, mon amie Eva qui va porter plainte pour viol parce qu’« après toutes ces années, j’ai l’impression que je vais enfin être ENTENDUE ». Aujourd’hui, dans les livres, au théâtre, ou grâce à des collages sur les murs de nos rues, les mots sont enfin LIBÉRÉS. Ces mots, la plus puissante des armes. Ces mots qui permettent aux victimes d’abus de rendre enfin leur honte à l’envoyeur.

Judy, tu n’es plus là, mais je peux te le dire maintenant. « Over the rainbow », il y a bel et bien un trésor : la libération de la parole des femmes.

Judith Margolin aka Mudith Monroevitz
Présente sur la semaine féminine, du 4 au 8 mars au Théatre 100 Noms
theatre100noms.com