L’éloge de la curiosité

« L’esprit libre et curieux de l’homme est ce qui a le plus de prix au monde », écrivait Steinbeck – cela pourrait sans conteste être le mantra de Scopitone. Pour sa dix-septième édition, le festival fureteur fait s’entrecroiser et s’entrechoquer les pratiques, les générations, les genres. Durant cinq jours – du 19 au 23 septembre – et dans une douzaine de lieux emblématiques de la métropole, il propose un parcours d’exposition, une série de performances artistiques, un programme de lives et dj sets ainsi que des tables rondes et rencontres… invitant les néophytes comme les connaisseurs à plonger dans l’univers infiniment riche des arts numériques et des cultures électroniques. Qui déjà a dit que la curiosité est un vilain défaut ?

 

Expositions surprenantes, performances saisissantes

« Ceci n’est pas de l’art numérique », aurait pu dire Magritte. Car finalement, au-delà de ce que nous voyons et percevons, le sens est peut-être ailleurs. Actuels et changeants, les arts numériques sont pluriels, toujours moteurs d’hybridation et d’expérimentation.
C’est ainsi que pour la soirée d’inauguration du festival, mercredi 19 septembre, le chorégraphe japonais Hiroaki Umeda présentera sa nouvelle création, Median, en Première mondiale. S’inspirant de l’infiniment petit, il crée un univers immersif en mouvement qui interroge nos sens et perceptions. En clôture de l’événement, dimanche 23 septembre, les plus jeunes spectateurs se retrouveront pour Yuri, performance musicale poétique tirée du jeu vidéo éponyme, et les plus grands se laisseront happer par Ashes, véritable chorégraphie audio-vidéo qui donne vie à la matière brute, aux cendres.
S’adressant aussi bien aux curieux de tous âges qu’aux initiés, Scopitone dessine un véritable parcours de découverte des pratiques numériques. Côté expositions, le festival invite tout autant à découvrir des habitats imprimés en 3D pour héberger des bernard-l’ermite (que l’on peut littéralement observer évoluer sous nos yeux !) que de visualiser du son à travers des bulles de savon ou d’observer des phénomènes géologiques reproduits sur un tapis de poussière phosphorescente.
Autre incontournable de cette édition, le dôme géodésique issu des collaborations avec la Société des Arts Technologiques (SAT) de Montréal. Implanté dans la cour du Château des ducs de Bretagne, il accueillera une série de créations immersives qui mêlent arts visuels et musicaux, telle qu’Entropia de Fraction et Starnault (cf. photo).
Ce qu’ont en commun toutes ces propositions, c’est la recherche de nouvelles écritures, prenant une dimension physique, organique. Une certaine forme de poésie, éminemment réelle.

Vibrer au son du meilleur des musiques électroniques

Scopitone aime les croisements et, sur ce plan, sa programmation musicale n’est pas en reste. Quelques figures tutélaires (Luke Slater, Miss Kittin & The Hacker de retour pour leur seule date française de l’année, John Talabot) partagent ainsi l’affiche avec de nombreuses jeunes pousses (Sentimental Rave, Myako, Onyvaa, Kedr Livanskiy, Wwwater, Reinier Zonneveld, Irène Drésel, Nsdos…).
Les esthétiques se mélangent (techno, expérimental, house, électro, deep…). Les nationalités s’y croisent et la scène anglaise, présente en force (Max Cooper, Romare, Ross From Friends…) côtoie une scène russe très active (Nina Kraviz, Dasha Rush…). L’Italie, l’Autriche, la Hollande, l’Allemagne, l’Espagne ne sont pas en reste et la scène française prouve que son positionnement international n’est pas usurpé (Madben, Vladimir Cauchemar…).
Sans oublier – évidemment – le croisement entre les artistes masculins et féminines, à parité sur Scopitone, chose assez rare pour être signalée.

Des parcours adaptés à tous les types de publics

Expositions, performances, lives ou dj sets, conviant plus de 60 artistes, la programmation de Scopitone fourmille de propositions à partir desquelles composer des itinéraires flâneurs ou curieux. Pour les visiteurs qui aiment être guidés, les équipes du festival ont pensé quelques parcours, qui n’interdisent aucun détour, bien au contraire ! Un parcours pour les familles qui souhaiteraient se concentrer sur les propositions adaptées aux plus jeunes, un parcours pour les noctambules, un parcours pour les curieux prêts à toutes les expériences. Découvrez ces propositions en ligne et dans le programme officiel du festival.

 

Le festival Scopitone est organisé par Stereolux
Du 19 au 23 septembre 2018
Stereolux, Musée d’Arts de Nantes, Château des ducs de Bretagne, Trempolino, Cale de Créateurs…
Toute la programmation : www.scopitone.org