Jeanne Added, la confirmation

Nous commencions le mois de septembre à ses côtés, Radiate illuminait notre rentrée. Jeanne Added a sorti un disque puissant dans la continuité de ce qu’elle nous avait proposé il y a trois ans. Salué par la critique, elle est venu nous présenter ce nouveau projet à Nantes les 11 et 12 décembre pour deux performances distinctes au Château des Ducs et à Stereolux.

Tu as sorti ton premier album Be Sensational en 2015 à l’âge de 34 ans, c’est un peu atypique dans le milieu musical tel qu’il est aujourd’hui. Comment as-tu vécu le succès qu’il a connu ?

Finalement, je trouve que j’ai eu un parcours assez traditionnel.
Le succès est une notion qui vient de l’extérieur. Je ne m’en rends pas trop compte, j’ai les mains dans le cambouis tout le temps ! (rires) Je me doute bien que cela plaît car nous avons plus de moyens à notre disposition. C’est à cela que je vois ma « réussite ».
Je vis un rêve éveillé depuis les Trans Musicales de 2014. Ça ne s’est pas vraiment arrêté. Je n’ai jamais imaginé que quelque chose comme ça puisse arriver dans ma vie. Ce n’était pas prémédité ! J’en profite au maximum, tout le temps. J’essaie d’honorer la chance que j’aie.

Selon toi, qu’est-ce qui a changé entre ce premier opus et Radiate sorti en septembre dernier ?

L’écriture du premier disque puis sa sortie et la tournée qui a suivie, tout cela a changé ma vie. En soi, c’est déjà énorme ! Radiate, c’est un peu la photo de quelqu’un qui a vécu ça.

Parle-nous des visuels qui ont été choisis pour ces deux disques.

J’ai travaillé avec deux photographes, Marikel Lahana pour Be Sensational et Julien Mignot pour Radiate mais Jérôme Witz a fait le graphisme des deux. Avec Jérôme on est parti sur l’idée de faire un diptyque. Le livret de Radiate a la même police que celui de Be Sensational. Pour le visage, nous avons suivi le même cadrage. On a essayé de créer un lien visible entre les deux albums.

Un deuxième album est souvent compliqué pour un artiste, as-tu ressenti un quelconque stress par rapport à ça ?

Je n’étais pas du tout inquiète. A un moment donné, ça m’a même inquiété de ne pas être inquiète ! (rires) Je n’ai pas cru arriver au sommet de mon art avec le premier album, loin de là. J’avais plutôt la sensation qu’il me restait beaucoup de choses à apprendre, à développer et à améliorer. A partir du moment où l’on pense comme ça, il n’y a pas vraiment d’angoisse. Je n’avais rien à perdre à mon sens.

Il se limite à 10 titres comme le premier, était-ce pour la continuité ?

Non, c’est un hasard, j’aurais bien aimé en faire un peu plus d’ailleurs. L’album paraissait entier comme ça donc je n’ai pas insisté.

© Julien Mignot

Tu n’as toujours pas fait de collaboration, pourquoi ce choix ?

Il y a une règle par rapport à ça ? Les featurings, c’est pour vendre plus de disques ! (rires) Il y a plein d’artistes avec qui j’aimerais travailler donc ça viendra peut-être. Je ne suis pas très à l’aise avec ce genre de « calcul ». Il ne faut pas que ce soit un choix mais une évidence, quelque chose de senti.

Ton album a marqué le mois de septembre, tu as reçu beaucoup de critiques positives. De ton côté, quelle sortie t’a vraiment plu ?

J’ai craqué pour l’album de Tirzah, Devotion.

Jeanne Added
« Radiate » (sorti le 14 septembre dernier)

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard