Oublions Bref. et parlons Pulsions
Habitué de la Compagnie du Café-Théâtre, Kyan Khojandi revient à Nantes pour présenter Pulsions une deuxième fois. Il l’avait déjà joué l’an passé dans la Cité des Ducs. Fort de son succès et des critiques de la presse, ce one man marque une nouvelle étape dans la carrière de l’artiste. Il nous a accordé un entretien chaleureux dans lequel nous découvrons qui est vraiment l’humoriste.
La presse est élogieuse à votre égard pour votre nouveau spectacle, qu’est-ce qui vous a convaincu de ne pas surfer sur la vague du succès et attendre 4 années après votre période Canal + ?
Kyan Khojandi : Au final ce n’est pas tant d’années que ça, après Bref. j’avais besoin de prendre un peu de temps car j’ai été beaucoup sollicité. À un moment donné, vous vous dites « passe un peu de temps en famille car après ce sera trop tard » et j’ai ainsi passé un an avec ma famille. Il faut parfois savoir privilégié l’Humain. Ensuite, j’ai recommencé à écrire des textes, à remonter sur scène. J’ai donc travaillé deux ans un peu dans l’ombre avant de commencer le rodage de mon spectacle dans plusieurs villes dont Nantes à la Compagnie du Café-Théâtre où j’ai fait quatre dates. C’était très intéressant et pour moi, ces quatre années sont passées rapidement. Dans la série j’ai parlé de beaucoup de choses intimes avec des anecdotes du quotidien et là je suis allé encore plus loin dans la réflexion. En poussant un peu plus dans l’intimité on peut forcément faire rire. (rires)
Votre série a changé votre vie au sens propre du terme. Professionnellement, comment s’est déroulé l’après Bref. ?
Ces années n’ont pas été reposantes car j’ai tourné dans plusieurs films, j’étais également sur la série Bloqués avec mes potes Gringe, Orelsan, Bruno Muschio … Ces projets étaient juste un peu moins exposés mais je n’ai pas pour autant arrêté de bosser. De toute manière je ne sais rien faire d’autre. Les gens qui me connaissent le savent, dès que je suis sur un projet je m’y engage totalement, je fonctionne au coup de coeur. J’ai mûrement réfléchi mon projet que j’ai présenté à Nantes. C’était d’ailleurs mes premières dates, il y avait une vraie bienveillance et je remercie particulièrement la Compagnie du Café-Théâtre pour son accueil ! Les critiques du public et de la presse nous ont motivé pour la suite de l’aventure.
Vous avez une dizaine d’apparitions à votre actif, êtes-vous plutôt télévision ou 7ème art ?
On peut rajouter internet également. Nous sommes une génération où les barrières sautent entre ces milieux. On privilégie davantage les gens avec qui on travaille, je peux aller bosser avec un ami sur le web comme aller sur une émission télé. Et finalement le cinéma reste assez proche ! J’ai cette chance de toucher à tout, que ce soit l’écriture, le jeu d’acteur. Je me lasse jamais en jonglant entre la scène, l’écriture et la réalisation.
Cet enchainement de projet vous a t-il éclairé sur ce que vous comptiez davantage faire à l’avenir ?
Le cinéma ! Si je pouvais également tester la réalisation je serai encore plus
heureux. Mais tout ça me convient, je suis agréablement surpris par de nombreux projets, ce qui m’arrive me rend déjà heureux.
On dit souvent qu’un one man show est une sorte de psychanalyse pour l’artiste, Pulsions est-il de ce type ?
Déjà, Bref. était une psychanalyse. Je me suis senti vraiment bien après la série. Avouer des choses inavouables à des millions de personnes, cela fait du bien ! On montre qui l’on est en tant qu’humain malgré le jeu d’acteur.
Dans le spectacle je suis allé encore plus loin ! J’essaie d’apporter une solution à la gestion de nos pulsions, nous ne sommes pas des animaux mais paradoxalement nous le sommes un peu avec ces pulsions. Que ce soit les pulsions d’amour, sexuelles, de bouffe, de vengeance, tout ce qui nous anime à l’intérieur en fait.
Pour conclure, un petit mot pour le public nantais que vous retrouverez à la Cité ?
J’ai hâte de revenir. Comme je le disais, j’ai testé mon spectacle à Nantes. Cette période reste gravée dans ma tête, au même moment les attentats avaient lieu à Paris et j’ai trouvé à la Compagnie qu’il y avait beaucoup de soutien et d’amour de la part des gens présents. Le lendemain des évènements je suis quand même monté sur scène, les gens se sont déplacés. J’ai ce souvenir d’être monté le 14 novembre, je suis resté parler assez longtemps avec le public à la fin de cette représentation. On était tous là les uns pour les autres, un besoin de communication. J’attends donc avec impatience ma date nantaise qui plus est dans une très belle salle (NDLR La Cité des Congrès).