Il est le spécialiste de la scène nantaise. Une scène locale qu’il a écrit à plusieurs reprises, à travers plusieurs ouvrages de référence, comme « La fabuleuse histoire du rock nantais ». Une effervescence musicale qu’il a également mis en scène en tant que commissaire d’exposition l’année dernière au château des Nantes avec l’exposition « Rock ! Une histoire nantaise » et l’ouvrage du même nom. Une exposition couronnée de succès avec 146 000 visiteurs. Une scène qu’il a également mise en boite en compagnie du réalisateur Samuel Petit pour le documentaire de 52 minutes « Rock ! Quelques histoires nantaises » diffusé en janvier 2020 sur France 3 national. Et enfin, une scène qu’il n’a de cesse de promouvoir sur les radios et chaines de TV régionales à travers des chroniques ou des émissions (il a notamment présenté une soixantaine d’épisodes de l’émission « Du Son Dans Mon Salon »). Spécialiste, connaisseur et passionné donc.
Mais la scène nantaise n’est pas son seul vivier de connaissance puisqu’il a sorti il y a quelques années un livre sur la scène française actuelle, (« L’année du rock français ») et qu’il est l’auteur et acteur du spectacle musicale « Radio Uk On The Rocks » dédié à la scène britannique.
En cette fin d’année 2020, c’est à la scène internationale qu’il s’est intéressé, et plus particulièrement à toutes ces petites histoires et anecdotes qui font que le rock est rock et que certaines stars sont devenues, par leurs excès et attitudes de véritables légendes ; 200 histoires insolites et incroyablement rock compliées dans un ouvrage de 312 Pages qui sort le 17 novembre.
L’occasion de rencontrer le journaliste rock et évoquer avec lui la scène régionale mais aussi un secteur culturel tout entier gravement touché par la crise actuelle.
Laurent, bonjour. La scène nantaise mais aussi la scène musicale internationale est quasi à l’arrêt. Comment les artistes autour de toi réagissent ?
Eh bien, au-delà de « chevaucher le tigre » comme on leur a conseillé, et cela fait déjà bien longtemps qu’ils le font, ils n’ont d’autre choix que subir tout en essayant de réinventer. S’adapter. Mais je vois bien que pour nombre d’entre eux, et c’est tout à fait logique, le caractère anxiogène de la période que nous traversons, est loin d’être propice à une créativité sereine. Et au-delà de ça, pour ceux qui y arrivent, ils compilent et entassent des projets qui ne pourront pas tous exploser lorsque les grilles seront ouvertes on qu’on les lâchera dans l’arène. Et le temps qui passe fait que des instantanés créés il y a quelques mois n’auront plus de véritable sens dans quelques mois. Mais le problème est bien au-delà de la créativité des artistes, il touche aussi et même surtout les professions du spectacle. Tout est à l’arrêt mais surtout, lorsqu’on leur donnera un feu vert, ils ne monteront pas des tournées dés le lendemain et donc nous ne sommes pas près de voir des concerts « comme avant »…
Et cette scène locale ? Tu as dit un jour que sa grande qualité était de se régénérer en permanence, c’est toujours le cas ?
Oui, bien évidemment et si même elle peut paraitre en sommeil aujourd’hui compte tenu du contexte. J’ai dit ça effectivement un jour parce que j’ai toujours été surpris de voir que chaque année, et ce depuis le début des années 90, un artiste nantais arrivait à se placer au sommet de le scène nationale. Ce fut d’abord les Elmer Food Beat, les Dolly, puis Dominique A, Katerine ou Jeanne Cherhal, et ensuite les Pony Pony Run Run, C2C, Elephanz, Cabadzi ou Christine and The Queen. Ils sont notre vitrine. Et derrière, localement, une effervescence continue de bouillonner. Comme une relève qui se prépare. Les Gaume, Ko Ko Mo, Cachemire, Malted Milk, Von Pariahs, The Rams ou Kong par exemple. Et puis j’aime beaucoup la scène electropop nantaise. Celle propulsée il y a une dizaine d’années par le label nantais Futur et les Minitel Rose. Celle de Pégase, Lenparott, Das Kino, Miss Machine ou Inuit aujourd’hui.
Ton expo à connu un succès incroyable. Tu t’y attendais ?
Oui et non. Oui parce que j’y ai mis toute mon énergie durant trois années pour la préparer et je sentais bien que je montais un beau projet. Non parce que, comme pour les livres que j’ai écrit sur cette scène locale, je pensais que ça n’intéresserait qu’une frange de la population. Les musiciens locaux et les amateurs de cette scène. Or, comme pour les livres, cela a été bien au-delà. D’où son succès et son écho national (ndlr : l’expo a été plébiscitée par les médias nationaux et a été labélisée « Exposition d’intérêt national » en 2018 par Françoise Nyssen, ministre de la Culture).
Depuis, c’est avec le rock britannique qur tu t’es illustré avec le spectacle Radio Uk On The Rocks. Peux-tu nous en parler ?
C’est un spectacle musical écrit et mis en scène pour être joué dans des grandes salles ou du plein air puisque nous sommes 9 sur scènes. 4 muisiciens de rock, un quatuor à cordes et moi-même. J’y joue le rôle de l’animateur radio, je suis d’ailleurs derrière une cabine radio avec mes disques, mon micro à l’ancienne, mes platines, et le « On air » qui s’allume dés que j’interviens. Comme dans une émission de radio, ici spécialisée sur le rock britannique des années 60 à nos jours, je raconte des histoires et anecdotes sur le titre qui vient de passer et je fais un lien avec le titre qui va suivre. Et quand je l’annonce, c’est non pas le disque qui démarre mais le groupe qui joue en live le titre. Des Beatles à Cure, de Deep Purple à Depeche mode, ou des Kinks à Oasis… Un spectacle que l’on a joué, avant d’être stoppé par la COVID, devant près de 75 000 personnes en quelques mois.
C’est peut-être de ce projet qu’est né le projet de ton nouveau livre ? Tu peux nous en parler davantage ?
Oui tout à fait. A la fin des concerts, les gens viennent me voir pour me dire qu’ils ont apprécié toutes ces petites histoires, ces anecdotes érudites. Et j’ai donc eu envie de faire ce livre qui compile sur 312 pages 200 histoires parfois inédites mais toujours insolites. Des faits divers, des drames, des rumeurs mais aussi des petits potins qui ont forgé la légende du rock, de sa création à nos jours.
Un livre où l’on découvre par exemple, preuves à l’appui bien entendu, que le Beatle Paul McCartney est mort en 1966, que son compère Lennon devrait bientôt ressusciter et que le King Elvis Presley est toujours vivant. Ou l’on apprend que le seul Beach Boys à savoir surfer est mort noyé, que le directeur de la maison de disques Decca a refusé les Beatles car « Le Rock à guitare était fini » ! Ou encore que Johnny Cash a détenu durant quelques minutes le plus grand secret de l’histoire de la planète, que la guitare d’Eddie Cochran a connu un destin extraordinaire et que Supertramp avait annoncé les attentats du 11 septembre 20 ans avant le drame. Ou encore que les pages jaunes ont inspiré le plus grand tube de Coldplay, que Fleetwood Mac a connu la plus grande supercherie de l’histoire du rock et que les membres de Depeche Mode sont des miraculés, tout comme Michael Jackson qui a échappé de justesse aux attentats du World Trade Center. On y lit également que « Lola » chantée par les Kinks était un homme, que Jimmy Page a été une star chez les yé-yé, ou encore que Bob Marley a eu près de 40 enfants. On découvre aussi que Moby a eu un rapport sexuel avec le président Trump, que Keith Richards a fumé les cendres de son père, que les Stranglers ont déculotté Philippe Manœuvre au premier étage de la Tour Eiffel, que David Guetta est un enfant du rock français ( si,si !) ou que Muse a fait un énorme canular en direct à la télé italienne. Bref, des histoires … Incroyablement rock !
Il y a des illustrations en plus des anecdotes ?
Oui, le livre comprend 40 illustrations de légendes du rock, des illustrations inédites et originales réalisées par Ed’, une illustratrice fan de rock qui vit à Pornic. J’ai craqué sur son style, je l’ai contacté, et on a convenu ensemble d’une liste de 40 portraits emblématiques, et c’est vraiment très beau !
ROCK STORIES
200 HISTOIRES INSOLITES ET INCROYABLEMENT ROCK !
Sortie le 17 novembre.
Format : 15 x 21 cm – Couverture souple + 312 pages intérieures
Prix public : 19,80 € TTC – © Iéna Editions
Disponible en librairies, sur le net et sur www.iena-editions.com