Des couloirs du métro aux SMAC françaises

Musicien particulier et envoûtant, Mohamed Lamouri a été repéré et s’est créé une certaine notoriété dans le métro parisien qu’il arpente depuis plusieurs années. Accompagné de son synthé Casio rafistolé, il a marqué les utilisateurs de la ligne 2, se produisant régulièrement entre Belleville et Barbès. Il intrigue, subjugue, étonne, avec ses reprises de Michael Jackson à Cheb Hasni (célèbre chanteur algérien de raï, assassiné en 1994), jusqu’à ses compositions personnelles.

Mohamed Lamouri est discret et plein d’humilité lorsqu’il s’adresse à son oratoire, il donne un chant aux allures mystiques et interprète avec la douceur de sa voix éraillée, un raï simple aux sonorités pop. Cet artiste d’origine algérienne, tout d’abord réticent aux propositions commerciales, est repéré et finalement convaincu par le label La Souterraine (on ne peut se retenir de relever la coïncidence).

Underground Raï Love, son premier album, est sorti en mai dernier. Enregistré avec son groupe Mostla, on retrouve ses propres compositions côtoyant des reprises de Cheb Hasni. Il incarne alors pleinement le terme « underground » dont on avait perdu le sens à force de l’utiliser. Il lui redonne vie. L’album est aujourd’hui accompagné du magnifique clip d’« Ana Rani » réalisé par Maiai Flore. Mélancolique et atypique il ne cesse de subjuguer. Un artiste qu’on écoute aussi bien dans son canapé qu’en live.

En première partie, on retrouvera le superbe projet nantais « Du c(h)œur des femmes », aventure artistique aux allures multiples conçue avec les habitantes du quartier Malakoff et du Clos Toreau.

Nina Ducleux

Mohamed Lamouri
Jeudi 17 octobre à 20h30 à Stéréolux
stereolux.org