Un mensuel culturel avec une appétence pour la musique se doit de faire la part belle aux Trans’musicales au mois de décembre. Rennes étant notre voisine, cela se justifie d’autant plus. Et puis, rares sont les rendez-vous culturels aussi matures sur le territoire français, les Trans’ fêtent en effet leurs 41 ans cette année ! Afin d’aller plus loin, nous avons échangé quelques mots avec l’un des deux fondateurs du festival Jean-Louis Brossard.
Tout d’abord, petit point sur l’histoire du festival. Comme précisé en préambule, Jean-Louis Brossard mais aussi Béatrice Macé sont à l’origine des Trans’ nées en 1979 en Bretagne. La première édition était 100% rennaise, le groupe rock Marquis de Sade était par exemple présent. Pour plus de simplicité, l’équipe d’organisateurs étant principalement composée d’étudiants, mais aussi de visibilité, la seconde édition se déroula en décembre et cela est resté avec les années. Pour se remettre dans le contexte, très peu d’événements de ce type existaient en France à l’époque si ce n’est à Lyon, Nançy, Rouen, le Havre et bien-sûr Paris. Musicalement, le festival était davantage tourné vers le punk alors en plein essor. Et comme vous avez pu le constater, il évolua vers un éclectisme total et une ouverture assumée sur le monde. La philosophie initiale qu’était la découverte musicale a traversé les éditions et attire toujours autant les foules. Un passage obligé pour tous les férus de musique actuelle.
Jean-Louis Brossard à propos d’Etienne Daho
« Je l’ai rencontré à la fac en 1976, je revenais tout juste de mon service militaire. On était inscrit dans la même promo pour l’anglais et l’espagnol. On s’est retrouvé à deux dans une classe de filles donc on s’est forcément rapprochés ! Béatrice, avec qui j’ai monté les Trans’ et qui est toujours présente à mes côtés, était sa compagne de l’époque. Il ne faisait pas du tout de musique à ce moment-là. Il s’y est mis un peu après avec Richard Dumas, photographe reconnu aujourd’hui, qui l’accompagnait à la guitare. Il a ensuite bossé son premier album et il a donné son premier concert aux Trans’. La suite on la connaît … »
Etienne Daho – 1986 © DR
Quelques souvenirs
1980 : première fois d’Etienne Daho sur scène, aux Trans’
1987 : ouverture de la salle Ubu à Rennes
1991 : Nirvana en concert dans la salle omnisports
1992 : Rave Ô Trans’, une soirée historique pour la scène électronique avec 10h de techno
1993 : Björk inaugurait sa carrière solo à la salle de La Cité
1995 : la prestation remarquée de Daft Punk à l’Ubu
2002 : le live de LCD Soundsystem pour la première fois en France
Cette année, côté musique, on vous conseille notamment Acid Arab (première fois française pour ce nouveau live), Lous and The Yakuza (création spécifique pour le festival à l’Aire Libre), Etienne Daho bien-sûr, DC Salas, Jaune, Lesneu ou encore Marina Satti. Une poignée de noms intégrant une prog’ très dense.
Au programme également, l’expo vinyle qui est en fait un tour d’horizon subjectif des productions qui ont marqué depuis 1979, les deux spectacles de danse les 6 et 7 décembre, des conférences … En attendant le festival, découvrez d’ores et déjà l’appli web interactive Trans Music Maps !
On n’oublie pas les Bars en Trans’ qui connaîtront leur 24ème édition en parallèle du festival. Tentez de gagner votre compil’ ici et découvrez nos coups de cœur de cette nouvelle édition ci-dessous :
