Yelle, la folie douce

Que ce soit dans les cours d’écoles ou dans des soirées un peu trop arrosées, « A cause des garçons » a marqué une partie de la population. Que l’on aime ou non, le personnage atypique de Yelle ne passe pas inaperçu. Une décennie plus tard, l’artiste briochine (qui n’a d’ailleurs pas pris une ride) parcourt le globe avec ses « Yelle Club Party ». Une escale est prévue à Nantes où résonne depuis quelques temps « Les bruits de la ville » sorti en collaboration avec le nantais d’adoption Voyou. Cette tournée annoncerait-elle un nouveau disque ? Après Complètement Fou sorti en 2014, les fans de la chanteuse n’attendent que ça !

A l’image de grands DJ’s français, tu parcoures les continents lors de tournées internationales. Tu es même plus écoutée à Mexico qu’à Paris ! Quelle facette de ta musique plaît le plus à l’étranger selon toi ?

Yelle : Une sorte d’exotisme synchronisé ! C’est inhabituel pour beaucoup de pays d’entendre du français, mais la musique et l’énergie sont des repères qu’ils savent embrasser.

Tu reviens tout juste d’une tournée aux États-Unis, au Mexique et en Australie. Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans ce périple ?

Les Etats-Unis, c’est notre « pays principal », on tourne beaucoup là-bas depuis le début. On y a donc développé un lien fort. On a un public hyper fidèle et extrêmement enjoué, c’est trop bon ! Le public mexicain est super intense, c’est assez dingue à vivre aussi, quant aux Australiens, on les voit plus rarement et il s’agit souvent de festivals. C’est souvent moins intime même si c’est kiffant aussi !

A choisir, tu serais plus Hamburger, Tacos ou Meat Pie ?

Tacos à fond ! Et je suis obsédée par le guacamole.

Quel est ton plus beau souvenir à l’étranger depuis le début de ta carrière musicale ? A l’inverse, le plus gros flop que tu aies connu ?

Je me souviens d’une date incroyable à Montréal, où le public chantait TOUT du début à la fin, c’était fou cette chorale, j’en ai chialé à la fin, ça m’arrive de temps en temps quand c’est puissant.

Le pire souvenir c’est une date à Adelaide en Australie, extinction de voix totale, rien à faire ! Obligés d’annoncer au micro, devant 5000 personnes, qu’on ne jouerait pas, hashtag salafoumal.

Pop Up a 12 ans cette année, ta musique semble rester dans la même veine depuis cet album. Que penses-tu avoir fait évoluer depuis ?

Je ne sais pas si je peux confirmer cette phrase. Si tu écoutes « Mon meilleur ami » et « Les Soupirs et les Refrains », tu peux sentir l’évolution assez nettement ! Cependant oui, c’est toujours ma voix et toujours les mêmes esprits derrière ça donc le langage est forcément similaire. Ma voix a changé c’est certain, avec l’âge nos voix changent. Ensuite il y a toujours plus d’ouverture en matière de production, on est passé d’une team très serrée à deux à des sessions studio à 5 parfois pour le dernier album ! On kiffe ce truc d’ouvrir le cercle et on le fera de plus en plus.

« Nantes, il va falloir venir en bandes à la seule « Yelle Club Party » de l’Ouest ! En général les célibataires repartent en couple, et les couples avec un autre couple ! »

Myspace t’a permis de te faire connaître de tous, ton compte est-il encore actif ? Que retiens-tu de cette période ?

Je vais essayer ! (rires)

Je n’y étais pas retourné depuis des années. On dirait que le compte existe toujours, aucune idée de comment me connecter par contre ! Je n’y comprends plus rien, ils ont fait n’importe quoi ! C’était tellement parfait Myspace, grand gâchis.

Je retiens de cette période une grande excitation ! Tout le monde découvrait des trucs super avec une démarche bien plus active que d’attendre qu’un algorithme te mette des trucs devant le nez. Il calcule ce que tu es censé aimer. Régression !

Voyou, très apprécié chez Lemon Mag, t’a conviée sur « Les Bruits de la Ville« . Qu’est-ce qui t’a tout de suite plu dans son univers musical ? Le connaissais-tu déjà ?

On s’est rencontré via Bagarre, nos potes, chez le label Entreprise, une fine équipe avec laquelle nous nous sommes connectés en travaillant avec Jérôme Echenoz. Voyou est adorable en plus d’être hyper talentueux. On a immédiatement kiffé sa musique, et il s’avère qu’il kiffait la nôtre aussi, tout ça s’est fait très naturellement dans l’amitié immédiate.

Le clip de ce titre, réalisé par Vincent Castant, est particulièrement cohérent avec ton univers. Et pour toi, en matière de bruit urbain, qu’est-ce qui t’insupporte le plus au quotidien ?

J’ai la chance de vivre loin des bruits de la ville, j’entends plutôt la mer claquer contre la falaise. Mais quand je suis en ville, je suis sensible aux résonances des rues, c’est parfois assez dingue comme les bruits sont décuplés par certaines acoustiques urbaines.

Quel artiste masculin serait le plus à même d’interpréter un « A cause des filles » similaire à ton tube connu de tous ?

Sûrement Voyou du coup !

Si l’on reste sur tes débuts, te retrouves-tu dans le profil d’une jeune chanteuse actuelle ?  Non pas que tu sois âgée !

Pas vraiment, parce que même si je peux identifier un coté limonade rafraichissante chez quelqu’un comme Angèle par exemple, on est quand même très loin musicalement !

Sur les ondes, quel serait le morceau le plus coloré du moment ?

Question piège, je n’écoute pas la radio à part quelques émissions d’intello !

Une question nous taraude, qu’est devenu le hamster du clip « OMG!!! » ?

Un petit porte-monnaie trop mignon ! Non pardon, il est avec son copain le dresseur qui prend bien soin de lui.

Pour conclure, quel mot aimerais-tu glisser à ton public nantais ?

Nantes, il va falloir venir en bandes à la seule « Yelle Club Party » de l’Ouest ! En général les célibataires repartent en couple, et les couples avec un autre couple !

« Yelle Club Party »
Vendredi 29 mars à partir de 19h30 au Warehouse
warehouse-nantes.fr

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard