L’amour suprême
La danse et la musique sont indéniablement liés. C’est donc en toute logique que certains classiques sont utilisés sur scène, de Tchaïkovski aux stars de la pop en passant par les artistes jazz. Quelles que soient les époques ou la notoriété des danseurs ou chorégraphes, nombreuses sont les adaptations !
Ici, un chef d’œuvre issu de la musique jazz sera à l’honneur. A Love Supreme de Coltrane, sorti dans les années 60, a marqué plusieurs générations et est aujourd’hui considéré comme l’un des plus beaux albums du courant auquel il a appartenu. Interpréter un tel classique n’est pas chose facile, la prise de risque étant nécessaire.
Anne Teresa De Keersmaeker et Salva Sanchis se sont déjà testés sur ce disque en 2005 en mêlant écriture et improvisation. Près d’une décennie plus tard, ils se lancent dans une nouvelle interprétation programmée ce mois-ci dans la saison nomade d’Onyx. Sur scène, les 4 danseurs remplacent les 4 instruments. Oublions les mouvements synchronisés, chacun y joue sa propre partition tel un musicien. Chaque mouvement est précisément choisi et parfois improvisé afin de partager une retranscription instantanée qualifiée. Tout cela constitue ainsi une œuvre globale collant parfaitement à ce que l’on entend. On se dit qu’on ne pouvait finalement pas le présenter autrement sur scène !
« Je connais des gens qui ont conçu leurs enfants au son de A Love Supreme. Je connais des gens qui ont écrit leur thèse de doctorat au son de A Love Supreme. Je connais des gens qui marquent les étapes les plus importantes de leur vie au son de A Love Supreme » confia le jazzman Leonard Brown au site de la radio bostonienne WBUR en octobre 2014.