Kid Francescoli, de New-York à Marseille
Une petite heure avant le début de la première partie jouée par le trio Unno, Mathieu Hocine alias Kid Francescoli et Julia Minkin nous ont accordé un entretien dans une petite salle de la Barakason. Le duo est revenu sur leur rencontre et tout ce qui a suivi avant de se produire devant le public rezéen pour présenter leur dernier opus Play me again.
Comment penses-tu avoir évolué musicalement depuis ton premier album paru en 2006 : Les Chroniques Sonores ?
Mathieu Hocine : Au fil des années, mes influences ont été différentes, j’ai découvert plusieurs styles de musique. Ces inspirations se sont ressenties dans mes compositions. Au départ, j’écoutais que de la pop de « chambre » comme Belle and Sebastian, Grandaddy … Après j’ai découvert les musiques de films, la musique électronique, le hip hop etc. Je pense que c’est comme ça que ça a évolué. Il y a aussi un savoir-faire qui est venu avec le temps, le premier album était enregistré depuis ma chambre alors que maintenant nous avons un studio. L’expérience des concerts et des DJ Set m’a permis d’avancé dans le bon sens, c’est agréable de voir des gens qui s’éclatent à tes concerts.
Mathieu & Julia, comment décrivez-vous votre relation musicale ?
Julia Minkin : On s’est rencontré à New-York il y a 8 ans. Au départ, nous avons juste enregistré des petites parties de morceaux.
MH : Nous sommes un duo, on écrit beaucoup ensemble. On se renvoie la balle, elle pose sa voix et cela m’inspire pour un refrain et à l’inverse l’atmosphère de la musique peut lui donner envie d’écrire des paroles. C’est un dialogue musical.
Avant cette rencontre, avais-tu l’intention de sortir un nouvel album solo ?
MH : Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire à ce moment là, j’avais sorti deux albums et j’étais parti à New-York pour faire des rencontres. Je voulais vivre des aventures et Julia est tombée à pic, je ne pouvais pas rêver mieux. J’étais parti sans objectif particulier si ce n’est de m’en trouver un.
Comment présenteriez-vous Play me again ?
MH : Nous sommes en trio avec Mathieu Chrétien à la batterie. C’est un musicien très talentueux, sans doute le plus talentueux avec qui j’ai joué.
Pour With Julia, nous faisions déjà la tournée tous les trois hormis sur quelques dates pour des raisons pratiques.
Le titre « Come online » reflète l’évolution de notre société vis à vis des relations virtuelles, que pensez-vous de ces changements ?
JM : Le titre représente l’amour actuel et notamment l’amour par internet. Nous sommes fascinés par les relations avec d’autres gens sur le web où nous nous retrouvons plutôt seuls finalement. La chanson peut être interprétée de plusieurs façons, on ne peut la voir que comme une chanson d’amour.
MH : C’est Julia qui a écrit les paroles de cette chanson. J’aime bien le fait que cela sonne comme une chanson d’amour moderne. Utiliser des mots comme « online » ou « internet » dans une chanson de ce genre, ça ne se faisait pas dans le passé.
De quel morceau êtes-vous le plus fier sur cet album ?
JM : « Bad girls » sûrement car c’est une de mes compositions arrangée ensuite par Mathieu. Ça reflète mes influences de base, j’ai toujours voulu faire un morceau comme cela, un peu rn’b. Et « Come online », je suis vraiment fière des paroles.
MH : « It’s Only Music, Baby », pour moi c’est le morceau le plus sincère que l’on ait écrit. Je fantasmais un peu sur ce genre de titre, il rappelle les morceaux des films des années 80 comme « Miami Vice » ou « Hot Spot ». Je pense être arrivé à ce que je souhaitais, c’est très rare de réussir un morceau lorsque l’on a une idée précise avant de commencer son écriture. C’est pour cela que j’en suis très fier. Et en plus, j’ai mis un solo de saxophone dessus, c’était un défi pour moi. Beaucoup de gens m’ont dit dans le passé que mettre un solo de saxe était interdit ! C’est le genre de propos qui me donnent envie d’y arriver. (rires)
JM : C’est un joli instrument mais c’est très dur de bien l’intégrer dans un morceau.
Êtes-vous davantage vinyle ou streaming ?
MH : Je ne vais pas mentir et faire le mec vintage. Je suis plus streaming, j’ai des vinyles à la maison mais je n’achète que mes albums favoris que je connais par cœur. Je dois en avoir une trentaine, les albums des Beatles, Daft Punk, Gainsbourg … Mais la première chose que je fais le matin en me levant ou le soir en rentrant, c’est mettre un morceau sur Spotify.
JM : Pareil pour moi, je n’ai pas vraiment eu de phase CD ou vinyle. Après le son est parfois pénible en streaming ..
Où a été enregistré Play Me Again ?
MH : A Marseille !
Le précédent était enregistré par skype, dictaphone etc. Un peu entre les deux continents et c’est ce qui a donné son charme.
Pour celui là, la venue de Julia en France a tout changé. On a eu le temps de tout expérimenter en studio, d’essayer plusieurs choses … Julia chante en français avec moi sur « Les Vitrines », je ne pense pas qu’on aurait pu le faire à distance par exemple.
Je suis à Marseille tous les jours, nous avons un cadre de vie idéal. A Paris, il y a sûrement plus de portes qui s’ouvrent mais ce n’est pas une fin en soi. J’habite à 10 minutes du studio en plein centre ville et le loyer est raisonnable. (rires)
JM : J’ai vue sur les montagnes et sur les toits, c’est magnifique.
MH : Et la mer est à 15 minutes !
Est-ce qu’une date particulière vous importe sur cette tournée ?
MH : Le festival Marsatac forcément, à Marseille le 24 juin ! La date au Trianon à la fin de l’année également.
Et nous allons à Florence dans quelques jours, cela est plutôt excitant !