Une voix, un piano. Un minimalisme scénique qui démultiplie l’émotion dégagée.
Cécile McLorin Salvant, étoile montante du jazz à seulement 29 ans, détentrice entre autres de trois Grammy Awards du meilleur album jazz, fait pour ce tour de chant le choix d’un seul instrumentiste pour l’accompagner. Et pas des moindres : Sullivan Fortner, originaire de La Nouvelle-Orléans, de trois ans son aîné, est un héritier direct de Thelonius Monk. Il a collaboré avec des pointures comme Billy Hart ou Donald Harrison. Le résultat est saisissant. D’une voix qui, avec élégance, se marie aisément aux partitions originales, Cécile McLorin Salvant parvient tout en finesse à s’approprier les standards du jazz ainsi qu’à faire découvrir des morceaux plus confidentiels voire rares.
Le public est happé par cette avalanche de notes bleues où la simplicité d’une mélodie millimétrée confine à l’évidence. Le silence dans la salle se fait autour de la présence incroyable de cette artiste, aussi à l’aise – de par sa formation pluridisciplinaire, partagée entre France et États-Unis – dans un récital de jazz que de chanson française, en passant par le Rhythm’n’blues. Les amateurs de jazz ne pourront être que servis par ces interprétations entre la tradition du genre et une subtilité toute personnelle apportée par les duettistes ; les néophytes en la matière ne pourront être qu’émus par cette découverte poignante, sublimant le jazz dans ce qu’il a de plus envoûtant et beau.
L’invitation est donnée : courez écouter ce concert intimiste où le temps n’existe plus l’espace d’un instant.