« L’éloge de la sensibilité » au Musée d’Arts de Nantes
Le Musée d’Arts de Nantes, que l’on a mis en avant dans le dossier du mois de février, accueille l’exposition « L’éloge de la sensibilité » depuis quelques jours. Pour la première fois, le Musée de la Cité des Ducs s’associe au Musée des Beaux-Arts de Rennes dans le cadre d’une exposition commune. Une partie des œuvres bretonnes du XVIIIème siècle prend ainsi place à Rennes et à Nantes simultanément. La première citée dévoile de la peinture d’Histoire alors que la seconde vous propose de la peinture de genre.
Du portrait, des paysages et de la nature morte à Nantes
Avant le XVIIIème siècle, toutes les œuvres qui n’étaient pas considérées comme de la peinture d’Histoire étaient automatiquement répertoriées comme de la peinture de genre. A l’époque, la passion était alors vue comme négative. C’est ce qui changea au XVIIIème avec l’apparition de la sensibilité dans la société et donc dans l’art.
L’exposition se divise en sept chapitres distincts, elle débute par des portraits d’apparat et se conclue par les tableaux novateurs et révolutionnaires de Jean Siméon Chardin. La famille, l’enfance, l’érotisme, la théâtralité du quotidien, les paysages, la nature morte, tous ces thèmes sont abordés dans les allées du Musée. Un choix drastique (parmi près de 300 œuvres) a dû être fait pour vous proposer une représentation globale de ce qu’était la peinture de genre au XVIIIème siècle.
« L’éloge de la sensibilité » par Pauline Bouvet (@paulinebouvet17)
A l’entrée de chaque pièce, un casque audio propose un extrait littéraire en accord avec le contenu de celle-ci. Des écrivains & philosophes de l’époque comme Diderot ou Marivaux vous accompagnent ainsi tout au long de cet éloge de la sensibilité. A la fin de ce parcours vous attend une pièce au contenu spécifique avec notamment des outils numériques. Vous aurez par exemple l’occasion d’écouter une playlist de ce qui existait musicalement au XVIIIème siècle.
L’exposition vue par la directrice du Musée d’Arts de Nantes, Sophie Lévy
« Le XVIIIè est très riche en peinture de genre donc nous sommes particulièrement fiers d’accueillir cette exposition. On met à l’honneur ce siècle sous l’angle de la sensibilité. Avant le XVIIIème siècle, on ne prenait pas trop en compte ces émotions, on parlait davantage de raison. La sensibilité évoque à la fois les sentiments mais également le corps par le toucher par exemple. Les portraits deviennent beaucoup plus psychologiques notamment, c’est assez flagrant. Les natures mortes sont plus picturales et sensuelles. Les scènes de genre paraissent plus mouvementées. Cette évolution sociétale se remarque considérablement dans l’art. »