Rock 100% nantais
Le 24 mars dernier, le désormais célèbre duo nantais Ko Ko Mo concluait la tournée de leur premier album Technicolor Life. Une poignée de jours ont passé et les voici de nouveau sur scène. Le 6 avril, Warren et K20 ont ainsi enflammé le Stereolux pour la release party de leur second opus Lemon Twins. Les deux semaines furent intenses pour les rockeurs qui ne cessent de séduire un public de plus en plus large. La salle maxi de Stereolux était complète ce soir-là comme en souvenir des belles années du rock nantais. Ces années que la riche exposition Rock ! Une histoire nantaise au Château des Ducs met d’ailleurs en avant jusqu’à la fin de l’année.
Ko Ko Mo remet le style sur le devant de la scène et le sort des musées, une pointe de modernité qui ne peut faire que du bien au rock français !
Il y a quelques jours, vous faisiez votre release party de Lemon Twins à Stereolux. Quel est votre ressenti sur cette soirée ?
Warren : C’était un éclair ! C’est passé tellement vite. La dernière fois, nous avions eu le même ressenti mais pour Lemon Twins tout était plus important !
K20 : Il y a eu quelques problèmes techniques propres à nous mais sinon c’était terrible ! C’était notre première pour cet album avec sa scénographie et notre première salle maxi en solo. Je pense qu’on stressait moins que pour la release d’il y a 2 ans.
Seulement deux ans séparent les sorties de vos deux albums,comment pensez-vous avoir évolué entre Tehnicolor Life et Lemon Twins ?
Warren : Il y a eu plus de parti pris sur le second, moins de morceaux au format radiophonique.
K20 : Les deux ans de tournée nous ont sûrement fait murir. Cela nous a donné envie de faire les morceaux différemment, plus à rallonge et plus arrangés que sur le premier opus. On s’est fait plaisir ! Plutôt que de les modifier pour le live comme sur Technicolor Life, on a souhaité le faire directement.
Le format « 10 titres » est-il choisi ou est-ce un hasard ?
Warren : ça nous tenait à cœur, c’est un format adapté au vinyle auquel on est très attaché. K20 a d’ailleurs une collection de vinyles assez conséquente ! On l’a vraiment réfléchi comme ça cet album, il y a une suite logique dans les titres.
K20 : A l’époque, c’était cool de faire 12 ou 15 titres avec le format CD mais aujourd’hui, il y a tellement d’albums qui sortent que se limiter à 40 minutes est plutôt une bonne chose. On raconte une histoire, on souhaite que les gens l’écoutent en entier.
« Ce n’était pas une volonté de faire du rock moderne, c’est ce que nous sommes qui donne ce résultat. »
Vos pochettes sont assez colorées, comment avez-vous travaillé les pochettes de vos albums ?
Warren : Les deux pochettes ont été réalisées avec l’aide de Marie Piriou. Sur Lemon Twins, elle a collaboré avec notre photographe Jean-Marie Jagu qui nous suit depuis le début ou presque. C’est parti du jaune ! On voulait une pochette qui se voit bien dans les bacs ! (rires) Il y a un petit peu ce côté-là, sérieusement. Sinon, cela fait référence au côté solaire de l’album, à l’énergie qu’il dégage. C’est à la fois décalé et classe.
K20 : Le premier album, c’est un beau visuel. On voulait faire quelque chose de différent pour la suite, pour marquer le changement, faire un contraste entre les deux projets. La photographie nous faisait envie et ça nous a permis de mettre nos têtes dessus aussi.
Avez-vous travaillé avec des nantais sur ce projet ?
K20 : Damien Bolo a travaillé sur le mixage de l’album, il a pas mal de bonnes références dans le milieu comme avec Hocus Pocus ou C2C.
Sur la release party, on a invité Victor Vasselin aussi qui est un très bon ami à nous. Il fait notamment partie du groupe The Hits.
Warren : On côtoie aussi les gars de Cachemire ou des Elmer Food Beat avec qui on échange de temps en temps et on apprécie la compagnie de Philippe Ménard !
© JM Jagu
Aujourd’hui, le rock a-t-il toujours une place aussi importante en France ?
K20 : Les musiques urbaines dominent le marché mais aujourd’hui qu’est-ce qui peut être qualifié de « rock » finalement ? On se le demande souvent avec Warren. Récemment, j’ai écouté le dernier album de Youssoupha et je le trouve vraiment rock dans sa manière de parler et de dire les choses. Tu prends Radiate de Jeanne Added qui n’est pas rock en matière de musique mais pourtant on l’assimile à ce style. Cet album a d’ailleurs remporté la Victoire de la Musique rock 2019. Jeanne Added est une écorchée vive et ce qui entoure la musique joue beaucoup.
En connaissant un peu plus l’industrie musicale aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a beaucoup de sorties physiques rock contrairement aux musiques urbaines que l’on retrouve plus en streaming. Il y a une sorte d’équilibre.
Après, on adore la musique électronique mais c’est quand même jouissif d’avoir des instruments de musique sur scène !
Warren : On remarque qu’il y a quand même un retour au rock surtout chez les jeunes générations qui écoutent les vinyles de leurs parents.
Qui pourriez-vous citer en groupes de rock français que vous appréciez ?
K20 : No One Is Innocent, on a récemment joué à la Cigale avec eux.
Warren : The Psychotics Monks aussi qu’on a déjà croisé sur la route des tournées. Lysistrata, Pogo Car Crash, c’est pas mal non plus !
K20 : Vertical, les nazairiens qui ont fait notre première partie !
De quels groupes emblématiques pourriez-vous vous rapprocher musicalement ?
K20 : On nous cite régulièrement Led Zeppelin ou Jeff Buckley.
Pour décrypter nos influences, on écoute vraiment de tout, du blues à la musique électronique en passant par le hip hop. Donc tout cela se retrouve dans notre musique je pense. Ce n’était pas une volonté de faire du rock moderne, c’est ce que nous sommes qui donne ce résultat.
Et j’aimerais bien évoquer Radiohead comme inspiration. C’est vraiment un groupe important pour nous.
Pour évoquer l’aspect live, peu de groupes français traversent la planète pour monter sur scène, quels sont vos meilleurs souvenirs internationaux ?
K20 : Au mois de décembre, on a joué en Australie, on a trouvé que le public était très enthousiaste. On a bien aimé le Japon également même s’ils étaient moins démonstratifs. On a tout de même eu l’impression qu’ils appréciaient notre concert. (rires)
En Chine, on a fait un festival assez impressionnant avec d’immenses scènes. Les gens ont vraiment profité de notre live, c’était énorme !