Une pomme ou un merveilleux ?
Manon Lepomme était la semaine dernière à La Compagnie du Café-Théâtre, la nouvelle bombe belge a enthousiasmé le public au plus au point. Spontanéité et dynamisme étaient au rendez-vous, un passage remarqué !
Tu cartonnes en Belgique, en venant jouer en France comment as-tu trouvé le public ? Adaptes-tu ton spectacle en fonction ?
En Belgique, je fais des allusions régionales donc c’est forcément différent. En France, je parle davantage de la relation France-Belgique. Après, je me renseigne sur la ville dans laquelle je vais jouer pour avoir quelques références.
Je n’avais pas tellement peur de jouer devant le public français car tout s’était très bien passé à Avignon. Je redoutais un peu le public parisien au début mais après plusieurs dates je n’ai plus aucune appréhension.
Ici à Nantes, tout était complet avant que je commence alors que je ne suis jamais venue, c’est super !
Il y a de plus en plus de one woman show, n’est-ce pas difficile de se démarquer ?
Oui et non, il y a de la place pour tout le monde. Il y a autant d’humours que de personnes. Pour moi, je pense que ça marche car ce n’est pas du stand up, ce n’est pas non plus un enchaînement de sketchs autour de personnages, c’est un entre-deux. Je suis très sincère et j’imagine que le public aime ça. Être soi-même, naturelle, entière est essentiel pour moi. L’honnêteté paie, les gens se sentent plus proches de l’artiste. On m’a même tapé la bise à Paris ! (rires)
A quel moment as-tu commencé la scène ?
Depuis toute petite, je voulais faire ça. J’ai suivi beaucoup de cours d’art dramatique, de théâtre, de diction etc. J’ai ensuite fait des cabarets où je chantais. Le seul en scène, cela va faire 5 ans et je tourne depuis 1 an et demi avec mon dernier spectacle. Après, je ne vis que de ça depuis peu, je donnais des cours de théâtre par le passé afin de compléter.
Mon premier spectacle était un texte de plein d’auteurs différents de diverses époques, on me disait souvent qu’il était impersonnel. Cela m’a pris du temps pour me lancer, j’ai rencontré mon co-auteur Marc Andreini et tout est parti de ça.
Quels artistes t’ont montré la voie ?
Fabrice Lucchini qui n’est pas un humoriste mais je le considère comme un Dieu ! (rires)
Chantal Ladesou pour son côté très spontané, très « rentre-dedans ». Elle est très sympa, je m’entends très bien avec elle, elle ne se prend pas la tête.
Et côté morts. (rires) Pierre Desproges pour son engagement alors que personnellement je ne suis pas du tout engagée politiquement dans mes spectacles. Et ensuite Devos pour les textes.
Ce sont tous des génies de l’écriture.
Est-ce qu’il y a des thèmes que tu préfères aborder ?
J’ai remarqué que la vie de prof faisait beaucoup rire les gens car nous sommes tous passés par là au moins en tant qu’élève. La maladie d’Alzheimer de mes grand-parents, à la fois drôle et émouvant, c’est un moment que j’apprécie beaucoup. J’adore interagir avec les gens, tous les spectacles sont différents, c’est génial !
La scène est-elle une thérapie pour toi ?
Dans mon cas c’est clair ! C’est plus drôle pour moi et ça me revient moins cher. (rires) Après mon personnage est poussé à son paroxysme, alors oui je suis un peu comme ça dans la vraie vie mais pas à ce point, ce serait dangereux et pénible pour mon entourage !