C’est au Lieu Unique que nous avons retrouvé Philémone. Elle nous a parlé de ses premières années nantaises assez éloignées de ce qu’elle vit aujourd’hui. L’ancienne prof a décidé de changer de vie malgré sa toute jeune expérience, un risque qui a plutôt l’air de payer. On l’a découvert avec le clip « Saint-Nazaire » où elle chante un weekend romantique en bord de mer qui s’avérera être un échec cuisant, sous les trombes d’eau. Le hasard de la vie la conduira de nouveau sur la ville côtière mais comme professeure des écoles cette fois. C’était il y a peu mais désormais, elle côtoie davantage les salles de concerts que les salles de classe. Nantes a des atouts pour les nouveaux artistes et Fanny l’a bien compris. Sa toute jeune carrière musicale devrait d’ailleurs se concrétiser par un EP dans quelques mois. En fin d’interview, elle repart d’ailleurs en studio avec « Baby » de Muddy Monk dans les oreilles, son tube de l’été.
Tu es arrivée à Nantes il y a quelques années, était-ce un choix par rapport à tes volontés artistiques ?
Non, vraiment pas. Je vivais à Tours et j’avais besoin de changement. Je suis venue ici pour reprendre mes études et devenir prof. La musique, c’était plutôt en loisir à ce moment-là. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai enseigné deux ans et demi en école primaire entre Saint-Nazaire et Nantes et en parallèle de mon boulot, j’ai développé une relation avec Trempolino. Ça a matché direct pour mon plus grand plaisir ! En avril dernier, j’ai décidé de me consacrer seulement à la musique pour voir où cela pouvait me mener.
Ça change tout de dire ce que l’on veut, tout va plus vite. Je pense aller dans la bonne direction artistique depuis quelques mois.
Comment as-tu créé ce lien avec Trempolino ?
J’ai participé à de nombreux événements et conférences en lien avec la musique en arrivant à Nantes. Un peu plus tard j’ai intégré le dispositif MAD destiné aux amateurs. Cela m’a ouvert des portes. J’ai également tenté ma chance aux iNOUïs du Printemps de Bourges en participant aux sélections régionales même si je savais que cela était trop tôt pour moi. Ensuite, Trempo m’a tendu la main en me suivant sur leur programme 360 qui permet une professionnalisation musicale. Je suis vraiment reconnaissante de ce qu’ils m’ont apporté et m’apportent encore au quotidien.
Le déclic s’est fait en janvier quand je me suis engagé avec A Gauche de la Lune, une agence spécialisée dans les musiques actuelles (NDLR Elle gère des artistes comme Kazy Lambist, The Psychotics Monks, Les Louanges etc.). J’ai senti qu’il fallait que j’aille plus loin et c’est à ce moment-là que la structure m’a vraiment poussée.
Que t’apporte concrètement le programme 360 ?
Je suis en plein dedans, il permet de franchir un cap dans sa carrière. Concrètement, il y a par exemple un partenariat avec le Festival International de la Chanson de Granby qui m’a permis d’aller jouer au Canada cet été. Sinon, j’ai de l’aide à la répétition, de la mise à disposition de locaux. Je commence des formations pour développer ma pratique des instruments et m’améliorer au niveau vocal. Je bosse aussi sur le community management. C’est très complet, il n’y a pas que de la musique qui est abordée.
Tu travailles aussi avec David et Léa de Das Kinø, est-ce lié à ta formation ?
Non, c’est un choix que j’ai fait, je les ai contactés directement. Ils m’aident notamment sur l’aspect live.
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As-tu rencontré d’autres artistes nantais depuis ton arrivée ?
Oui, je monte un collectif avec le duo Labotanique en ce moment par exemple. Je les ai d’ailleurs connus à Trempo lors d’un apéro entre musiciens.
J’ai aussi pas mal discuté avec Degree qui bénéficiait du même suivi que moi à une certaine période.
Et puis, il y aura sûrement quelques collabs nanto-nantaises sur mon prochain EP !
Musicalement, penses-tu avoir trouvé ta voie ?
Je crois que le début de mon année 2019 avec A Gauche de la Lune, Das Kinø et Trempolino m’a donné vraiment confiance en moi. Maintenant je sais que c’est ça que je recherchais. Pendant longtemps, je n’osais pas trop, je n’assumais pas vraiment ma musique. Et ça change tout de dire ce que l’on veut, tout va plus vite. Je pense aller dans la bonne direction artistique depuis quelques mois.
Parle-nous de tes premières expériences live.
J’ai vraiment adoré mes premières parties à Stereolux, la salle était toujours pleine. J’ai fait les premières parties de The Pirouettes et Radio Elvis. L’accueil était « chanmé » !
Dans un autre contexte, j’ai fait la nuit du VAN en 2018, c’était complètement barré mais bien fun. Il faisait beaucoup trop chaud, tout s’enchaînait, plutôt mémorable ! (rires)
Fin juin j’ai participé au festival Les Envolées à Couëron, je les remercie vraiment, j’ai passé un très bon moment. Ils méritent de se faire connaître d’où ces petits mots pour eux.
Côté influence, quels artistes t’ont donné l’envie d’écrire ?
Je dirais -M-, il m’a vraiment bouleversé plus jeune. Et Camille aussi. Ce sont les deux qui m’ont donné cette envie. C’est l’écriture qui m’a amenée à la musique et non l’inverse.
Sinon, musicalement, j’adore le travail de Rone et j’écoute beaucoup Gorillaz en ce moment. En icône féminine pop, je suis de près ce que fait Mø. J’aimerais citer également Chaton dont je vais faire la première partie le 26 octobre à Avignon, j’ai tellement hâte !