Style : Rap français
Triple 4 Gear
Sortie : 10 janvier
Népal s’en est allé au début du mois de novembre, à seulement 24 ans. Sa mort a glacé les amateurs de rap français et tous ceux qui l’ont côtoyé de près ou de loin. Son travail mérite de belles lignes, on va essayer de l’honorer dans cette chronique d’un premier et malheureusement dernier album. Son entourage a souhaité aller au bout de la volonté du rappeur en publiant un opus finalisé en grande partie avant sa disparition. Tout a été maintenu, du contenu à la date de parution des extraits, un hommage nécessaire et vital afin que Népal ne disparaisse pas artistiquement.
“Nous remercions tout ceux qui l’ont compris, soutenu et qui font perdurer son art et sa mémoire”
Message des proches du rappeur
Méconnu du grand public mais très apprécié des connaisseurs, celui qui formait 2Fingz avec Doums (dont l’EP Pilote & Co est sorti le mois passé) a conçu un album vraiment abouti avec Adios Bahamas. Le rappeur parisien masqué (mais aussi beatmaker & producteur) s’est sensiblement professionnalisé dans ce nouveau disque où les mélodies nous bercent de l’opening au morceau final « Daruma », deuxième single officiel du projet après « Là-bas ». Il y a quelques mois, il avait déjà dévoilé 2016-2018, une sorte de best of de ces trois années très productives où le double EP 444 Nuits avait, par exemple, marqué les esprits.
Celui qui a longtemps boycotté les plateformes de streaming a toujours revendiqué les milliers de téléchargements de ses EP. Une indépendance qui justifie notamment le fait de cacher son visage systématiquement. Cette manière d’esquiver le monde et de convaincre uniquement par sa musique est parfaitement louable, d’autant plus aujourd’hui. En effet, la médiatisation du rap français a rendu le genre globalement lisse et bien trop mainstream au fil des années. L’héritage engagé est représenté dans l’underground par des collectifs incisifs comme celui de l’Entourage auquel Népal appartenait. Ses potes Nekfeu et Doums, membres éminents du crew, sont d’ailleurs présents sur Adios Bahamas.
Honnêtement, on ne s’attendait pas à une si belle harmonie, les compositions parfois mélancoliques d’Adios Bahamas nous feront d’autant plus regretté l’une des plus belles plumes du rap francophone.