Créée dans les années 80 par Jacqueline Maillan, Potiche aurait pu très mal vieillir tant la société a évolué depuis. Et pourtant… Le combat pour l’égalité hommes-femmes est loin d’être réglé, cette pièce ne devrait donc pas choquer mais plutôt faire rire. Comme à son habitude, la Cie Même Pas Cap interprète parfaitement cette comédie devenue culte.
Vincent Alvar et Elora Le Louvier, habitués des planches du Théâtre de la rue de Belleville rejoignent pour la première fois le Théâtre Beaulieu pour cette nouvelle adaptation. A leurs côtés, on retrouve Olivier Collin (également à la direction de la Compagnie), Armonie Coiffard (vue régulièrement au Théâtre de Jeanne), Eric Brulé et Aurélia Demay.
Depuis le 20 septembre, Pierrick Pujol (Olivier Collin), à la fois égoïste, misogyne et rétrograde, mène la vie dure à sa femme Suzanne Pujol (Armonie Coiffard) à qui il est marié depuis 20 ans. A la tête d’une entreprise de parapluies, autrefois tenue par le père de Suzanne, il n’est pas plus tendre avec ses employés. Ce cynisme exacerbé finit par se retourner contre lui, le voici ainsi séquestré par ses salariés à bout de nerfs. Le couple Pujol est excellemment interprété et tient cette pièce tout au long de son déroulé. Les différents quiproquos et renversements tiennent le spectateur en haleine, tel est le but d’une comédie de boulevard. Les deux personnages phares sont bien entourés et auront un impact sur l’issue de cette histoire rocambolesque où Suzanne Pujol va se métamorphoser.
Cette critique de la négativité qui entoure l’image de la femme n’est malheureusement pas démodée. Tel est le constat en sortant du Théâtre Beaulieu. Les réac’ ne sont peut-être plus si nombreux, les foyers sûrement plus apaisés et les mères au foyer moins réservées, il n’empêche que le combat reste entier. Les comédies ont beau divertir, elles questionneront toujours. Mais autant en rire …