Entre ciel et terre, le témoignage d’une ville sinistrée

Depuis le jeudi 6 septembre et jusqu’au 4 novembre, le Lieu Unique accueille Naoya Hatakeyama, illustre photographe nippon, pour son exposition Rikuzentakata. Vous y retrouverez une série de photographies consacrée à sa ville natale et ses environs avant et après le tsunami du 11 mars 2011.

Ce jour-là un séisme de magnitude 9.1 gronde à 130 kilomètres de la côte est de l’île. En résulte un tsunami frappant principalement le nord de l’archipel, notamment Honshu et Hokkaido. On se souvient ensuite de Fukushima, un désastre de plus pour un pays déjà trop victime du nucléaire. À 180 km au nord de la centrale, dans la préfecture d’Iwase, une petite ville du nom de Rikuzentakata a elle aussi été victime des aléas de la nature. La ville, traversée par le fleuve Kensegawa, comptait 23.000 habitants à cette époque contre un peu moins de 20.000 aujourd’hui.

Ce fameux jour, à la date du 84ème anniversaire de sa mère, une vague de 17 mètres submerge la ville. Naoya Hatakeyama, alors à Tokyo, se rendit immédiatement sur les lieux en quête de nouvelles. Malheureusement, sa mère ne survécu pas. Naoya entreprit alors un travail de 7 années de photographies où il réalisa près de 8000 clichés autour de sa ville natale.

L’exposition propose une vingtaine de paysages, présentés dans l’ordre chronologique à partir du 20 avril 2011 jusqu’à l’année 2017. De plus, certaines photos exposées ont été réalisées avant la vague ce qui nous permet de constater l’ampleur des dégâts.
La démarche du photographe relève du témoignage, un témoignage qui se veut explicite. Le pari de Naoya Hatakeyama est réussi : « le spectateur doit ressentir un certain malaise face à ce pouvoir qu’il est difficile à analyser ». Rikuzentakata c’est l’histoire d’une ville qui se rebâtit, de nouveaux bâtiments émergent. L’eau s’en est allée mais son passage restera ancré dans les photos de Naoya Hatakeyama.

Alexis Baril

Naoya Hatakeyama – Rikuzentakata
Jusqu’au 4 novembre au Lieu Unique
lelieuunique.com