Le groupe Yalta Club était au Ferrailleur jeudi 9 février pour présenter Hybris au public nantais. Convaincant à l’écoute, l’album est également très bien défendu sur scène. Ils nous ont accordé un peu de temps avant leur montée sur scène.

Côté coulisses.

 

Lemon : Pourquoi Yalta Club ?

Yalta Club : Pour nous cette ville est une incitation au voyage. Cette ville ne représente pas une musique particulière, aucun cliché musical. Elle a également une porté politique avec l’histoire post seconde guerre mondiale et la conférence de Yalta. C’est également une station balnéaire, cela apporte un côté un peu plus lumineux.

Tous ces points font un parallèle avec notre musique. Sur notre dernier album, nous avons pris des sujets difficiles entre la crise des migrants, les attentats de Paris en 2015 … Nous essayons de prendre tout ça pour le transformer en quelque chose de beau et lumineux.

Le Club représente simplement le fait que nous faisons notre musique collectivement, nous voulons construire de belles choses à plusieurs.

Depuis combien de temps vous connaissez-vous ?

Cela va faire 5 ans que l’on se connaît, nous somme 5 membres et nous avons été 6 dans le passé.
Certains d’entre nous ont étudié ensemble, d’autres jouaient ensemble et Corinna nous l’avons rencontrés à Paris un peu par hasard.
C’est vraiment une histoire d’amitié avant d’être une histoire musicale.

Quel est la part nantaise dans votre groupe ?

Nous ne sommes pas tous originaire de Nantes mais les débuts du groupe se sont faits ici. Quand on rentre ici, c’est toujours un sentiment particulier, c’est un peu la maison.

Racontez nous votre histoire avec l’Allemagne ?

Nous avons commencé à nous rendre là-bas car Corinna est d’origine allemande. Nous avons fait quelques dates pour le fun au début, le feeling était bon donc nous avons consolidé les liens et trouver des partenaires, tourneur et manager sur place.

On nous écoute beaucoup en Allemagne, si l’on regarde l’origine de notre public sur les plateformes de streaming, on y trouve beaucoup d’allemands.

Nous venons de rentrer de 3 semaines de tournée en Allemagne, Autriche et Suisse.

Quels ont été les retours depuis la sortie de votre album Hybris ?

Le public est très réceptif, le message passe vraiment bien dans la presse également. Les retombées sont bonnes.

Une télévision nationale nous a interviewé en Allemagne et nous avons eu une chronique dans le journal Die Zeit, très réputé en Allemagne. En France, Le Parisien nous a consacré un article également.

Nous sommes surtout contents de l’album, nous avons l’impression d’avoir passé un gros cap à la fois sur la musique et sur la production. L’album est plus abouti mais surtout plus personnel. Notre premier projet était plus spontané, un peu plus dans l’amusement. Il y avait des textes sérieux mais nous mettions quand même des distances grâce à l’humour. Tout ce qu’il s’est passé récemment dans le monde nous a beaucoup marqué, nous avions l’envie de le faire transparaitre de manière plus franche. Cela nous a plu de pouvoir dire des choses de manière plus directe à travers la musique. Il y a moins de barrières entre la vie et la musique qu’il pouvait y avoir avant.

Or ou bronze ?

La pochette de l’EP Midas représente de manière plus explicite et plus claire une partie du message de l’album. Il y a à la fois ce côté riche et en même temps peu lisse.

Ce côté « matière » est important, le visuel a été travaillé par le collectif Akatre que ce soit pour les clips ou les pochettes. Ils sont vraiment doués, le résultat est proche de ce que nous faisons musicalement. C’est très travaillé et à la fois imparfait au niveau des couches par exemple. Au milieu de nos sons, nous y trouvons des imperfections. Certains sons ont été pris dans la rue, au téléphone … Leur travail est vraiment proche du notre.

Il y a de la beauté dans le défaut !

Une routine d’avant-concert ?

Oui, nous sommes comme une secte. (rires)

Tout le monde a des rituels personnels mais on s’échauffe vocalement tous ensemble. Quelques minutes avant le concert on se rejoint pour se caler sur la même repsiration, sur le même tempo.

En général nous chantons ensemble.

Si vous deviez écouter un morceau avant de monter sur scène, lequel serait-ce ?

LCD Soundsystem- « Dance yrself clean »

Un bon morceau à mettre en soirée quand l’ambiance est plus calme. Le son démarre tranquillement, les gens s’en rendent pas compte et cela part d’un coup ! Un peu comme le punch. (rires)

 

Chronique de Hybris

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard
© Sigried Duberos