« Aujourd’hui, tout le monde peut se lancer, il faut juste un ordinateur. »

Maud Geffray, originaire de Saint-Nazaire, a toujours l’impression de revenir chez elle lorsqu’elle joue à Nantes. Ce sera une nouvelle fois le cas le 12 octobre pour la soirée « Club Nuit » du Lieu Unique. Elle partagera l’affiche avec des artistes qu’elle ne connaît pour le moment pas, elle les découvrira dans le train avant de venir nous dit-elle. Emo Goblin et le nantais DiscoLowCost accompagneront donc l’une des figures de la musique électronique française et tout cela en entrée libre.

L’an dernier, tu étais de passage à Scopitone. Que s’est-il passé depuis de ton côté ?

Maud Gefffray : J’ai bossé sur un projet commun avec une artiste. On a fait un premier concert fin 2017 qui durait une trentaine de minutes dans le cadre de Variations, une mini-saison où l’on reprend des compositions de musiciens classiques. Je me suis penché sur le travail de Philip Glass avec une harpiste hollandaise (NDLR Lavinia Meijer). On a décidé de continuer l’aventure toutes les deux en sortant album live issu de cette collaboration. C’est des réinterprétations des œuvres de Philip Glass, ça devrait sortir au printemps 2019.
A coté, j’ai terminé l’album avec Scratch Massive qui sortira à la fin du mois !

Pour revenir sur le festival nantais, comment as-tu vécu ta conférence et ta performance au Manoir de Procé ?

C’était vraiment chouette, le lieu était superbe. Je viens de Saint-Nazaire, mes parents étaient présents ! Et puis, discuter avec Patrick Thévenin m’a fait plaisir, c’est un journaliste que j’apprécie. Ce n’était ni pompeux, ni chiant, ni rien.
La performance était plutôt réussie, j’ai passé un très bon après-midi !
Personnellement, j’en garde un très bon souvenir.

Ton album Polaar est sorti en 2017, il est issu de ton séjour en Laponie où tu es partie faire un documentaire musical pour le Louvre. Que retiens-tu de toute cette expérience ?

Beaucoup de sensations, de bons souvenirs mais aussi des allergies au froid. (rires) On a poussé les choses assez loin, à la limite de ce qu’on était capable de faire à la fois physiquement, mentalement et en terme de timing. On avait un énorme travail à fournir en peu de temps car initialement, on partait là-bas pour le Louvre, pour faire un documentaire musical de 45 minutes. C’était déjà un pari un peu fou, une aventure de dingue, extrême. Musicalement, ça nous a poussé dans nos retranchements. Et une fois que l’on est posé chez soi à Paris, au chaud et que l’on enregistre l’album, on garde toujours ces sensations, ce qu’on a vécu. C’était vraiment très enrichissant !

Depuis que tu as commencé la musique électronique il y a une quinzaine d’années, comment a t-elle évoluée selon toi ?

Ça a pris une ampleur considérable. Au départ, ce n’était destiné qu’à certaines personnes, c’était un fief très puissant mais cela restait underground. J’ai beaucoup aimé cette période. Il faut tout de même être positif et ouvert, c’est plutôt une bonne chose que ça se soit démocratisé et que ça touche autant de monde aujourd’hui. Le danger est de ne pas trop galvauder les choses et de transformer la raison de le faire. Comme dans tous les styles de musique, il y a des strates et sûrement plus de nos jours. Maintenant, il y a des écarts immenses entre des projets commerciaux sans saveurs et d’autres projets plus recherchés mais moins diffusés. C’est devenu hyper large, tout le monde peut se lancer, il faut juste un ordinateur.

Soirée « Club Nuit » : Maud Geffray + Emo Goblin + DiscoLowCost
Vendredi 12 octobre à partir de 22h au Lieu Unique
lelieuunique.com

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard