Un album hypnotisant

Les nantais de Projet Marina ont sorti l’album Echos le 14 septembre. Les membres du collectif ONNI présenteront ce projet à la scène Michelet jeudi 20 septembre dans le cadre du festival Scopitone.

 

Comment est né ce projet ?

Nous  étions membres d’un groupe de rock psyché que l’on avait formé. On jouait avec un batteur et un bassiste. On a joué deux ans ensemble et petit à petit on a voulu changer certaines choses : l’orientation musicale : Willy voulait aller plus loin dans le travail du son en passant de la guitare au synthé. Lilian avait envie de se lancer sur des textes en français, ce qui, pour nous, fonctionnait mieux dans un univers électro. On a donc arrêté ce groupe et on s’est lancé dans l’aventure Projet Marina. On a composé assez rapidement. Le projet a presque 3 ans, on a sorti 2 EP et on sort aujourd’hui notre premier album 8 titres.

Vous faites partie du collectif ONNI, que représente-t-il ?

Le collectif ONNI réunit des groupes nantais tels que Doggerland, Nabta, Prinzessin et nous mêmes. Des groupes aux influences électro, cold wave. On s’est rencontrés aux concerts des uns et des autres et l’idée a germé de constituer un collectif pour organiser des soirées ensemble, de se réunir pour pouvoir proposer  des affiches de 2 ou 3 groupes à suivre et améliorer la diffusion de ce collectif. On réfléchit également à des idées de collaboration artistique, de créations entre les différents membres d’ ONNI.

Echos vient tout juste de sortir, comment vous êtes-vous entourés pour la conception de cet album ?

On l’a écrit et composé à deux. Willy s’occupe de la production : boîtes à rythme, synthés et c’est principalement lui qui chante. Lilian s’occupe de l’écriture des textes et des parties de guitare.  Ensuite on a travaillé sur le mixage et le mastering avec Gérald, membre du groupe Doggerland. Ensuite Gérald, nous a mis en lien avec JF Le Coq pour faire le mastering spécifique à un pressage vinyl. 

Le disque est co produit par le label Distag, un label basé à Rennes, spécialisé dans les musiques assez sombres, un peu cold wave, avec du chant en français.

Cet opus est-il prévu depuis longtemps ?

Oui le projet date d’un an environ. Le temps d’enregistrer, mixer, masteriser et réaliser l’artwork a été assez long. Il a fallu de nombreux allers retours entre les différents membres participants à sa réalisation.

Parlez-nous de cette pochette aux allures féminines.

Tous les deux on a été beaucoup influencés par des groupes androgynes comme Placebo, ou par Robert Smith et son rouge à lèvres. On a donc demandé à un ami de nous faire un dessin pour illustrer l’album. On a beaucoup aimé ce personnage, cette image forte. Tous les deux on est très sensibles aux questions liées au genre, à l’homophobie, aux abrutis qui salissent l’escalier arc-en-ciel de Nantes. On aime l’ambiguité, la perte des codes traditionnels. On voulait que ça ressorte sur la pochette.

Vous serez présents sur Scopitone, festival emblématique nantais. Comment avez-vous préparé ce live particulier ?

On est très fiers de faire partie de la programmation de Scopitone, qui est un festival pointu et réputé dans les musiques électroniques. On a préparé un set en faisant attention à l’enchaînement  des morceaux : on ne peut pas faire de pause comme dans un concert habituel. Dans l’electro, il n’y a pas de vraie pause. Musicalement, on n’a pas mis en avant particulièrement les kick ou les basses, pas plus que d’habitude car ils sont déjà bien présents dans notre musique.

La joie prend-elle le dessus sur l’appréhension lors de ces lives qu’on pourrait qualifier d’importants ?

Oui on a hâte de jouer jeudi soir. C’est vraiment une reconnaissance pour nous donc on le prend comme une fête. On compte bien profiter de cette scène.

Est-ce une sorte de release party pour vous ?

Ça arrive juste après la release. On l’a faite lors d’un set 30 au blockhaus DY10 vendredi dernier et c’était cool. On adore l’ambiance de cet endroit. Scopitone ce sera un peu le prolongement de la release et j’espère qu’on aura les premiers retours sur cet album.

 

Projet Marina
Jeudi 20 septembre à la Scène Michelet
Scopitone 2018

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard